Le Temps-Agences - En visite à Gaza, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a jugé inacceptable le maintien du blocus israélien du territoire, que l'Etat juif justifie par la captivité depuis plus de quatre ans de son soldat Gilad Shalit. L'Allemagne joue les médiateurs entre Israël et le Hamas, qui contrôle Gaza et réclame, pour restituer Shalit, la libération de centaines de militants palestiniens, parmi les quelque 7.000 détenus en Israël. «L'Allemagne a une vision claire: nous sommes en faveur de la fin de ce blocus. Nous soulignons l'importance d'une reprise des importations et des exportations», a déclaré le ministre allemand lors d'une conférence de presse après avoir visité une école gérée par l'Onu et une usine de traitement des eaux usées. L'Union européenne, dont l'Allemagne est un des premiers bailleurs de fonds, dépense des millions de dollars annuellement au bénéfice des Palestiniens, mais, en juin dernier, Israël a interdit au ministre allemand du Développement, Dirk Niebel, de pénétrer à Gaza, une initiative que Westerwelle a dit regretter. «Un million et demi de personnes vivent à Gaza et ce blocus gâche leurs chances. Ce blocus affaiblit les forces modérées, renforce les extrémistes et ne peut être toléré», a souligné Guido Westervelle, premier ministre allemand à fouler le sol de cette bande côtière surpeuplée depuis bon nombre d'années. Westerwelle a par ailleurs vivement encouragé les ravisseurs de Shalit à le libérer, mais sans vouloir se laisser entraîner par les journalistes sur le terrain de l'état de la discrète médiation allemande entre le Hamas et Israël. «Qu'on lui permette de retrouver sa famille», s'est-il borné à dire. Ces cinq derniers mois, sous les pressions internationales, Israël a sensiblement allégé son blocus de Gaza, y laissant entrer des biens de consommation courants, mais 3.000 produits - dont le ciment et l'acier - restent interdits d'importation et les exportations sont bannies. L'Etat juif conditionne la levée totale du blocus à la libération de Shalit, enlevé sur le sol israélien en juin 2006 par des activistes palestiniens se réclamant de l'aile militaire du Hamas, des Comités de résistance populaires et de l'Armée de l'islam. Les efforts pour le faire libérer contre l'élargissement de centaines de prisonniers palestiniens ont connu des hauts et des bas. Récemment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait état d'avancées en cours, mais le Hamas les a démenties. Guido Westerwelle, dont le gouvernement, comme ceux du reste de l'Union européenne, ne traite pas officiellement avec le Hamas, dont il n'a rencontré aucun dirigeant, a déclaré que Berlin «n'oublierait pas Gaza». «L'Allemagne continuera à lui offrir son soutien et une aide concrète. Nous savons que les infrastructures sont des facteurs de progrès et cela implique de s'impliquer dans les domaines de l'eau, des égouts, de la santé et aussi de l'éducation», a-t-il souligné. Il a rappelé que Berlin traitait exclusivement avec l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, que le Hamas a chassé par les armes de Gaza en juin 2007, et de son Premier ministre Salam Fayyad.