Des bennes d'ordure insalubres, engorgées de déchets nous en voyons quotidiennement sur l'avenue Habib Bourguiba, à partir de sept heures de l'après-midi. A ce moment de la journée, des centaines de citoyens fréquentent la principale artère de la capitale. Les cafés et les restaurants sont archicombles. En fait, les consommateurs profitent de la brise d'été pour siroter un café, une boisson ou grignoter une pizza ou un sandwich...Mais, le plaisir de déguster l'un de ces aliments risque de s'évaporer d'un moment à l'autre et ce à cause des odeurs nauséabondes qui envahissent l'atmosphère. Placés juste en face des restaurants, les conteneurs délabrés, impropres, laissent à désirer. Depuis des années, la municipalité de Tunis collecte les déchets selon un programme. Les professionnels sont tenus de sortir les ordures à une heure bien déterminée, quelques minutes avant le passage des agents municipaux. Toutefois, l'opération risque de perdurer. D'où des ennuis pour les citoyens, les consommateurs et même les passagers. Ils sont en effet, obligés de supporter les odeurs étouffantes. Inconscients, les restaurateurs ne mesurent pas l'impact de cette pratique sur leur activité économique. Pire encore, ils placent les bennes juste en face du restaurant ou à côtés, tout en négligeant un facteur très important, la propreté de l'environnement. Il faut dire cette notion est quasi-absente. Ni professionnels, ni municipalité ne lui accordent l'attention nécessaire. Les trottoirs et la chaussée sont salis d'huiles, de sauce et même de déchets. Cette dernière ne cesse d'ailleurs d'annoncer que des opérations de nettoyage ont été effectuées dans ces rues. Mais ce sont ces opérations occasionnelles et isolées. C'est ce qui explique que cette situation perdure depuis des années. Le problème est récurrent aussi bien dans cette zone urbaine que par ailleurs.
Matériel roulant Toujours dans la même optique, la municipalité ne dispose pas de moyens adéquats pour ramasser les ordures. Une camionnette vétuste sillonne l'avenue Habib Bourguiba vers 21 heures pour vider à la hâte les bennes. Les consommateurs qui préfèrent se mettent à la terrasse d'un café ont leur dose de nuisance sonore, de gaz carbonique et même d'odeurs nauséabondes... " Le problème est récurrent ", commente un jeune. " Je suis un client fidèle et je passe souvent dans ce coin. Mais malheureusement, je dois avouer que l'avenue Habib Bourguiba n'est plus l'espace adéquat pour se distraire ", regrette-t-il. " Nous sommes obligés mes amis et moi de supporter toutes les formes de nuisance ", ajoute le jeune. Il reproche à la municipalité de ne pas investir pour acquérir un nouveau matériel roulant et qu'elle ne l'utilise pas dans les zones à grande affluence à l'instar de cette avenue. Car d'après lui, " il s'agit de notre image de marque ". A rappeler que le matériel roulant est devenu obsolète et vétuste. Il date depuis des années. La municipalité n'arrive pas renouveler sa flotte. Le maire de Tunis annonce très souvent que cela coûte cher et qu'il faut réserver plus de 20 millions de dinars pour collecter les ordures dans la ville de Tunis. Alors que les ressources budgétaires sont limitées. " Notamment les citoyens ne payent pas leurs taxes locatives ". Une pratique qui a des répercussions sur l'équilibre budgétaire de la municipalité et surtout les prestations assurées aux citoyens.