Les mauvaises circonstances peuvent changer radicalement le chemin du destin de la personne. En effet, le protagoniste dans cette affaire était loin d'imaginer qu'il allait être un jour sur les bancs des accusés pour escroquerie, et falsification de chèques. Ce quadragénaire qui pourtant a poursuivi, avec succès, ses études secondaire et universitaire. Après avoir décroché sa maitrise il choisit de faire du commerce. Au cours du procès, l'accusé a voulu faire comprendre au tribunal qu'il n'a jamais été un escroc qui cherche à gagner facilement l'argent sans déployer d'effort. Au contraire il a cherché toujours à mener une vie honnête. Il déclara qu'après avoir terminé ses études et aimant le commerce, il avait obtenu une voiture par un contrat de « leasing » avec des paiements mensuelles, afin de l'utiliser dans son travail avec les restaurants. Seulement après quelques mois, il a été victime d'un accident de la circulation au cours duquel la voiture a été fortement endommagée. L'accusé s'est retrouvé au chômage, avec des enfants à sa charge. Pour surmonter ses problèmes financiers, il eut l'idée diabolique de subtiliser une carte d'identité appartenant à un jeune homme originaire du sud de la Tunisie, qui s'était rendu à Ben Arous, pour affaires. Malheureusement il égara son portefeuille contenant quelques billets de banque et sa carte d'identité, lequel portefeuille fut trouvé sur la voie publique par l'accusé. Il a réussi à ouvrir un compte courant postal, et avoir un carnet de chèques, et enfin avoir un deuxième permis de conduire avec la carte d'identité du jeune homme. Il n'a pas pris beaucoup de temps à exécuter son plan diabolique, il se dirigea illico à une agence de location de voitures à la Goulette. Il présenta la carte d'identité, son permis de conduire et un chèque de garantie sur lequel il libella la somme de 1000 dinars. Au cours de la route, il passa par une station-service, et remplit le réservoir de la voiture avec un chèque libellé d'une somme de 20d750, et passa aussi au super marché pour faire des achats pour la somme de 850 dinars. Il a même essayé de vendre la voiture de location, après avoir changé la plaque minéralogique. Sauf que son manège a été découvert, lorsque les victimes ont été avisées par leurs banques que les chèques étaient falsifiés et sans provisions. Une enquête fut ouverte, et le propriétaire de la carte d'identité a été arrêté. Il déclara qu'il avait perdu sa CIN et qu'il avait déjà fait une déclaration en ce sens. Les investigations et les recherches des enquêteurs ont abouti à l'arrestation du vrai escroc alors qu'il tentait de vendre la voiture de location. Arrêté, il passa aux aveux affirmant qu'il avait falsifié six chèques. Inculpé de falsification il a comparu hier devant la troisième chambre criminelle pour répondre de son forfait, regrettant son acte. Son avocate dans sa plaidoirie a sollicité au tribunal les circonstances atténuantes et la confusion des peines, surtout que son client a fait des aveux complets et spontanés. L'affaire a été mise en délibéré.