* Le Directeur de la cité des sciences explique les raisons ayant propulsé notre Cité à la tête de l'Association Méditerranéenne pour la promotion et la diffusion de la culture scientifique Après avoir été élue le 20 juillet 2009 à Genève, au nom de la Tunisie, à la tête de l'Association méditerranéenne pour la promotion et la diffusion de la culture scientifique pour un mandat de deux ans, la Cité des sciences de Tunis héberge, du 24 au 28 juillet, la 12ème édition de l'exposition scientifique internationale ''Expo - sciences internationale 2009'' (ESI), à l'initiative du Mouvement ''jeunes sciences '' de Tunisie et du Mouvement international du loisir scientifique et technologique (MILST) avec la participation de 1000 jeunes venus de 43 pays du monde entier. Dans l'entretien suivant, M. Mohamed Hédi Ben Ismail, directeur général de la Cité des sciences de Tunis, analyse la portée de ces deux évènements pour la promotion de la science et de la culture scientifique, en Tunisie, dans la région méditerranéenne et à l'échelle internationale.
Le Temps : M. Mohamed Hédi Ben Ismail, en tant que directeur général de la Cité des sciences de Tunis et aussi en tant qu'universitaire et scientifique tunisien, comment vous appréciez le choix porté par le Mouvement international du loisir scientifique et technologique sur la Cité des sciences de Tunis pour héberger cette 12ème édition de son exposition scientifique internationale avec une participation très remarquable sur le plan de la quantité et de la qualité ? M. Mohamed Hédi Ben Ismail : En effet, la Cité des sciences de Tunis a été choisie par les organisateurs parmi plusieurs autres espaces scientifiques similaires pour abriter cette grande manifestation scientifique internationale à laquelle participent plus de 1000 jeunes venus de 43 pays d'Afrique, d'Asie, d'Europe, d'Amérique latine, d'Amérique du Nord. Ce choix traduit une reconnaissance de la part de la communauté internationale scientifique représentée par le MILST au rôle remarquable rempli par la Tunisie dans la diffusion de la culture scientifique à grande échelle et l'intérêt que porte notre pays aux jeunes. Ce rôle est illustré, entre autres, par les efforts que déploie sans relâche la Cité des sciences de Tunis en vue d'assurer la diffusion de la culture scientifique au profit de toutes les couches de la société et dans toutes les régions du pays. Cette action est d'autant plus importante qu'elle répond à un besoin réel chez les jeunes tunisiens qui aiment la science et suivent de près les progrès et les découvertes scientifiques. Les jeunes tunisiens sont férus de science, comme en témoigne le nombre grandissant des visiteurs de la Cité des sciences au cours de ces trois dernières années. En 2008, la Cité des sciences de Tunis a enregistré près de 160 mille visiteurs, et autant, voire plus, en 2007, alors que ce nombre ne dépassait guère les 25000, en 2005. L'intérêt pour la science doit être provoqué et entretenu, en présentant aux jeunes les découvertes et les connaissances scientifiques sous une forme simple, mais non simplifiée et interactive, comme le fait la Cité des sciences de Tunis. Le jeune peut manipuler, toucher, poser des questions, recevoir des réponses. On lui montre la connaissance ou la découverte, et on l'implique à rechercher ses fondements et ses bases théoriques et expérimentales. Il a ainsi le moyen de découvrir et de comprendre à la fois. La science n'est pas l'apanage des savants. Une diffusion active de la science est propre à inciter tous les intéressés à la recherche et à l'invention. C'est, sans doute, cette expérience solide en matière de diffusion de la culture scientifique qui a valu à la Cité des sciences d'être élue, au nom de la Tunisie, à la présidence de l'Association méditerranéenne pour la promotion et la diffusion de la culture scientifique, dont la création remonte à 2007. A vrai dire, la Tunisie est représentée au sein de l'Association méditerranéenne pour la promotion et la diffusion de la culture scientifique par six institutions scientifiques et compte ainsi le plus grand nombre de membres dans cette structure. Outre la Cité des sciences, les autres membres tunisiens sont le palais des sciences de Monastir, la Faculté de médecine de Tunis, l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis, la Faculté des sciences de Tunis, car, les membres de cette Association peuvent être des institutions et des personnalités scientifiques. Nous espérons que le présidence tunisienne de cette Association sera riche en initiatives au service des objectifs qu'elle s'est fixés et qui sont le partage du savoir et des connaissances entre les institutions et les centres scientifiques membres, à travers le partenariat et l'organisation d'activités communes. L'Association fournira aussi l'appui nécessaire aux pays méditerranéens, notamment maghrébins, encore dépourvus de centres de sciences pour s'en doter. La Tunisie espère, en outre, devenir le siège de cette Association et des démarches sont effectuées, dans ce sens. Au programme figurent aussi le projet d'organisation d'un festival méditerranéen de la science, d'une conférence méditerranéenne de la science La Cité des sciences de Tunis a déjà organisé en novembre 2008 une conférence méditerranéenne scientifique sur l'exploration de l'espace. Le Centre européen de recherche nucléaire (CERN) basé à Genève et qui a abrité la dernière assemblée élective de l'Association, a promis de la faire profiter, à titre gratuit, d'une grande exposition sur les recherches et découvertes nucléaires qu'il a confectionnée pour son compte. Espérons que cet éveil scientifique impliquant activement les jeunes portera des fruits au niveau du renouvellement et de l'avancement des idées scientifiques qui semblent stagner, un peu, de nos jours, au vu des grandes découvertes du 19ème siècle et du début du 20ème siècle, qui ont bouleversé notre conception du monde, comme les idées relatives à l'évolution des êtres vivants élaborées au 19ème siècle par le grand naturaliste anglais Charles Darwin, dont le monde célèbre en 2009 le bicentenaire. Je pense que cette stagnation apparente des idées scientifiques est dûe au fait que tous les champs d'investigation offerts par la terre ont été explorés par les scientifiques, de sorte que l'avenir des grandes découvertes se trouve, à mon avis, dans l'espace et les explorations de l'espace. Et là, encore, la Cité des sciences accorde une place importante à cet aspect, notamment cette année qui a été déclarée année internationale de l'astronomie.