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Un billet pour le festival a valeur de contrat tacite ; le non respect de ce contrat engage la responsabilité du directeur du festival Carthage devant les tribunaux - Me Hosni Béji, le plaignant :
Une première ! Un avocat, Me Hosni Béji dépose une plainte contre la direction du festival de Carthage et demande même la suspension des spectacles et l'arrêt du festival. Me Béji accompagné de sa femme a acheté deux tickets d'entrée pour assister au concert de la chanteuse Warda mais il n'a pas trouvé de places assises et même, assure-t-il, debout. Il a donc fait appel à un huissier notaire et a intenté une action en justice. L'affaire sera examinée par le tribunal de première instance de Tunis au plus tard samedi prochain. Pour en savoir plus, nous avons invité Me Béji. Interview. • Le Temps : Racontez-nous comment cela s'est passé ? -Me Hosni Béji : Je me suis rendu en compagnie de ma femme pour assister au concert de la chanteuse Warda à l'amphithéâtre de Carthage le 28 juillet 2009, munis de deux tickets de 62 dinars d'entrée. Nous sommes arrivés à 19h45 mais on n'a pas trouvé de places ni assises ni même debout. Munis des deux billets, je me suis adressé au directeur du festival qui m'a dit que je dois venir plutôt puis il a haussé le ton en me disant que je devrais me contenter de n'importe quelle place même sur le pavé. J'ai, donc, fait appel à un huissier notaire pour constater par le biais d'un protêt (un P.V) qu'il n'y a pas de places, en plus de l'anarchie totale et de la bousculade sur les marches de l'amphithéâtre. L'huissier notaire a donc dressé un procès verbal à cet effet. Il a recueilli aussi le témoignage de plusieurs spectateurs qui ont été privés de places. • Mais sur quels éléments vous vous basez pour introduire une action en justice contre la direction du festival ? -Juridiquement, le ticket de tout spectacle est considéré comme un contrat. C'est à dire la partie organisatrice du spectacle doit assurer toutes les conditions du déroulement du spectacle et tous les aspects logistique et sécuritaire. Le spectateur est en droit de s'attendre à ce qu'on lui réserve une place assise et confortable ce qui ne fut pas le cas pour moi et ma femme. • Que comptez-vous faire ? -De prime abord, je vais intenter une action devant le juge du référé qui aura pour finalité de suspendre le festival de Carthage parce que je considère qu'il y a urgence afin d'éviter une catastrophe humaine à cause de l'état d'anarchie généralisée qui sévit lors des spectacles. Il faut éviter à tout prix que ne reproduise la catastrophe survenue lors du concert de " Star Academy " à Sfax, le 27/05/2007, où beaucoup de nos jeunes ont péri suite à la mauvaise organisation du spectacle. Je vais intenter aussi une action de dommages et intérêts à la reprise de l'année judiciaire pour demander une réparation du préjudice moral et matériel que j'ai subi moi et ma femme et qui a été constaté par l'huissier notaire. Je vais aussi déposer une plainte auprès du procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis, contre le directeur du festival de Carthage pour non exécution d'une convention désormais tacite découlant de la possession du billet d'entrée considéré comme un contrat conclu entre deux parties dont l'une a failli à ses obligations. C'est le cas du directeur du festival et de son comité d'organisation. Ce genre de violation est possible de poursuites pénales. Propos recueillis par