On savait que Sousse, Sfax et Bizerte pouvaient être ce dimanche des tremplins pour atteindre une certaine cadence autant que des pièges pour les nominés aux places d'honneur. A Sousse et à Sfax, l'Etoile et le CSS n'ont pas manqué de saisir l'occasion pour se positionner d'abord et surtout pour roder leur mécanisme en vue d'une longue course. Par contre, le Club Africain est tombé dans le piège de Bizerte en persistant dans une stérilité qui devient inquiétante. Le reste est allé dans le sens logique des choses, même si on considère le nul concédé par Monastir à Radès comme un échec pour les Monastiriens. Non pas sur la rencontre en elle-même, mais par rapport à ce qu'on attend de l'USM cette année. La victoire de l'Espérance sur l'AS Kasserine à El Menzah ne requiert aucun commentaire spécial, sinon le fait que cette large victoire ne permet pas encore de juger l'Espérance sur sa véritable valeur. Reste le Stade Tunisien qui s'impose comme l'incontestable équipe de ce début de championnat. Ailleurs on aura beau chercher une révélation quoique malgré sa deuxième défaite consécutive, la JS Kairouanaise continue à retenir l'attention. Et si on veut choisir une déception, on hésiterait entre le CSH-Lif et l'ES Hammam Sousse. Il est trop tôt de parler de leadership, mais d'ores et déjà le CS Sfaxien présente tous les symptômes d'un club très difficile à ne pas le compter parmi les trois premiers dans quelques mois. Voilà en gros ce que la troisième journée nous a enseignés. Evidemment, c'est la défaite du Club Africain qui aura marqué cette journée. Car en plus des trois points qu'il rend à ses rivaux au classement, c'est sa façon de remédier son inefficacité qui laisse rêveur : des longues balles aussi vaines qu'impensables et un espoir dans les actions individuelles de Dhaouadi. C'est vraiment peu pour un club qui entretemps a perdu son milieu dans la hâte de trouver le chemin des buts adverses, qui l'a finalement rejeté dans le n'importe quoi. Le CAB a, quant à lui fait merveille dans les duels, le positionnement de ses joueurs et surtout dans la détermination dont ils ont fait preuve. Les trois autres "grands" ont eu la tâche quoique différemment ; l'Espérance continue, presqu'inconsciemment à jouer pour Enramo, ce qu'à la longue et le regrettera. Pour ce moment le Nigérian marque des buts, c'est l'essentiel nous dit-on, même si par son style, il détruit tout ce qu'un ensemble est appelé à produire. L'Etoile, elle, sort petit à petit de sa fébrilité. Trop prudente encore néanmoins pour s'extérioriser complètement. Quant au CS Sfaxien, il présente les meilleures potentialités pour le moment. Il joue facile, trop même. Attendons de voir si ses démons habituels ne vont pas lui faire perdre son équilibre. Par démons nous entendons son laxisme qui a le don de surgir inopinement. L'US Monastir reste l'énigme en ce début de saison. Elle nous a donné en trois rencontres, toute la gamme de ses contradictions. Elle mène et se fait remonter. Elle est menée et obtient une large victoire et la voici avant-hier sèche comme une journée d'été. El Gaouafel a montré qu'il est encore loin de sa stabilité. A l'ES Zarzis il manque encore la discipline dans le jeu et la responsabilité professionnelle. Tout compte fait, c'est bien le Stade Tunisien qui apporte cette année du nouveau. Mais toutes les questions restent permises à son sujet. De l'apport réel de son nouvel entraîneur jusqu'à la fidélité de ses supporters. En passant par la motivation continue et le soutien dont aura besoin son entraîneur quand les premiers signes de l'euphorie apparaîtront dans quelques semaines ou quelques mois.