Quand on n'enregistre que cinq buts au cours de sept rencontres, on a habituellement tendance à sauver la journée à l'oubli. Cette fois, quand on considère les conditions dans lesquelles on a joué entre vendredi et dimanche, on se promet, au contraire de nous rappeler longtemps de la troisième journée d'un championnat qu'on prévoit trop serré. L'abstinence qu'impose le mois de Ramadhan, même si la plupart des joueurs ne se sont pas conformés mais sûrement subi l'influence du contexte et la non-conformité de s'alimenter selon les normes habituelles, la chaleur exceptionnelle qui n'a épargné aucune région et surtout l'heure caniculaire du déroulement des rencontres, ont joué un rôle central dans le niveau du jeu et peut être même dans quelques résultats. Moins d'un but par match De toute façon il sera difficile de battre cette triste moyenne de moins d'un but par rencontre. Cette journée a eu d'autres caractéristiques assez rares pour être relevées. D'abord cette unanimité de voir ceux qui recevaient gagner à l'exclusion toutefois du Stade Tunisien et de l'O. Béja. Dans ce contexte bizarre, ce sont l'ES Hammam-Sousse et le CSH-Lif qui se posent comme héros de la journée pour n'avoir pas perdu à l'extérieur. Cependant si on ne doit pas tenir compte de la logistique, ce titre de héros de la journée reviendrait de plein droit à la JS Kairouanaise. Car battre le Club Africain après avoir subi deux défaites et un limogeage d'entraîneur, cela peut donner, quoique ceci ne peut expliquer cela rationnellement, un tonus qui peut sauver toute une saison. A l'inverse, ce bonheur kairouanais risque de raviver quelques traumatismes que les Clubistes essayent depuis quelque temps à cicatriser. Nous y reviendrons après le constat de l'essentiel que les trois autres candidats de toujours au titre ont pu réaliser. Certes tout comme l'Espérance, l'Etoile et le CS Sfaxien ont dominé leur sujet. Laborieuses victoires L'Etoile plus aisément, l'Espérance sans pouvoir cacher quelques problèmes avec ses vedettes et le CS Sfaxien en recourant à un penalty. Laborieuses victoires que les conditions climatiques peuvent expliquer en partie leur peu de gloire, mais qui doivent quand même à réfléchir. Ce qu'on écrit à propos de ces trois succès tirés par les cheveux est aussi valable pour le Stade Tunisien qui dès vendredi n'a pas su résister au sirocco. Autre particularité de la journée ? Cette stérilité affligeante des Béjaois. Ne pas marquer le moindre but après quatre heures et demie de jeu, c'est rivaliser avec le jeûne d'un long mois de Ramadhan. Relevons aussi la juste victoire de l'AS Gabès qui rompt une abstinence depuis le début du championnat. Cette journée aura servi quand même à quelques clubs de saisir une opportunité. On pense particulièrement à l'Etoile, l'Espérance et le CSS qui se voient déjà distancer le Club Africain de quatre points. Il est vrai qu'on n'est qu'au premier huitième d'une compétition dont la première raison est la continuité de ces trois concurrents, le handicap peut s'avérer de taille, même s'il reste tellement de temps pour se rattraper. La mésaventure du Club Africain qui s'est déclaré si tôt, ne peut s'expliquer par de faux-pas, tout compte fait normaux. C'est la démarche chaotique, presque routinière qui fait problème. Rien ne démontre au sein du Club Africain qu'il y a du nouveau. Au contraire le déjà vu crève les yeux avec en plus un effectif des plus moyens et des efforts laborieux qui ne rappellent nullement à des potentialités d'un futur champion. Mais sait-on jamais, les autres grands ne sont pas à l'abri de ces crises qui éclatent dans un club pour des raisons futiles : l'Etoile pour un infime relâchement qui ferait dresser contre lui un public si fébrile. Le CS Sfaxien d'une inégale prestation au cours des semaines prochaines et l'Espérance à la merci des démons de l'égo de ses vedettes sur le terrain et parfois ceux qui les dirigent du banc.