Zine El Abidine Ben Ali, Président en exercice et candidat du RCD déposera aujourd'hui auprès du Conseil Constitutionnel, son dossier de candidature à l'élection présidentielle 2009 et ce, pour la 5e fois consécutive. Depuis son accession à la magistrature suprême en 1987, le Président Ben Ali fut candidat unique à la présidentielle en 1989 et 1994. En 1999, et à la faveur d'un amendement constitutionnel, Ben Ali se présenta aux élections avec deux autres candidats de l'opposition. En 2004 la compétition opposa Ben Ali à trois candidats de l'opposition et le résultat du scrutin fut éloquent en faveur du candidat du RCD. Mars dernier, le Chef de l'Etat annonçait ces nouveautés constitutionnelles dans son discours à l'occasion des fêtes de l'Indépendance et de la Jeunesse. "Dans le souci d'élargir la possibilité de multiplicité des candidatures à la présidence de la République, et dans le cas où ferait défaut le préalable de présentation de la candidature par un nombre minimum de députés et de présidents de conseils municipaux; tel que le stipule l'article 40 de la Constitution, nous incluons dans le projet d'amendement et à titre exceptionnel pour la prochaine élection présidentielle de 2009, la possibilité de dépôt de candidature à la Présidence de la République, du premier responsable de chaque parti politique, qu'il soit président, secrétaire général ou premier secrétaire à condition qu'il ait été élu à ce poste et qu'il soit déjà, au moment du dépôt de la demande de candidature, en exercice depuis au moins deux années consécutives". La logique pluraliste des élections veut que chaque candidat représente un parti. Et les récents amendements ont même élargi le champ des candidatures au sein de l'opposition. Les élections 2009 interviennent néanmoins à une étape charnière de l'histoire moderne de la Tunisie. Elles marqueront l'évaluation du Changement et l'élan de modernisme, de développement qu'il aura institué dans la dynamique d'une Tunisie qui est déjà à quelques encablures des pays totalement développés. Elles marqueront aussi les défis à relever dans une conjoncture mondiale incertaine, dans le contexte d'une mondialisation imprévisible et à deux vitesses. Au delà de la forme, le dépôt de dossier du Président Ben Ali consacre la continuité dans le Changement, la lourde responsabilité de continuer à incarner la souveraineté nationale. Sur le fond encore, le candidat Ben Ali est le candidat de tous les Tunisiens, d'un peuple qui sait placer son fauteuil dans le sens de l'Histoire. Il n'est pas indifférent néanmoins que Ben Ali suive le processus procédural comme les autres candidats, ses compétiteurs en somme. Le respect des règles, le respect de la Constitution et l'application des procédures relèvent de la sacralité d'un Etat de droit et des institutions. Le candidat Ben Ali s'y soumet lui aussi. C'est comme celà que se concrétise la démocratie.