Il est temps, oui grand temps, que l'Afrique se prenne en main et qu'elle réalise que tout ce dont regorge son sol en richesses minières, en énergies, en matériaux précieux lui appartient à elle seule. Il est grand temps que les Africains s'affranchissent; qu'ils transcendent les conflits ethniques et cessent de se laisser instrumentaliser par certaines castes au pouvoir, elles-mêmes à la solde de lobbys étrangers. Le sommet de Tripoli, par la voix de la Tunisie, met l'accent sur l'impérieuse adéquation stabilité/sécurité. C'est là le nœud gordien. La pierre d'achoppement. Car c'est ce qui manque à l'Afrique. Et sans sécurité, sans stabilité, c'est-à-dire sans régimes viables et dévoués au bien-être et à l'émancipation de leurs peuples, il ne saurait y avoir de développement durable. Finis les temps où les "Pères fondateurs", c'est-à-dire les libérateurs, exerçaient un ascendant "divin" et en même temps aliénant sur leurs peuples. Autant qu'à une décolonisation formelle, l'Afrique s'est jetée elle-même dans la trappe du néo-colonialisme. Vaste territoire par où transitent les armes, les drogues, foyer de pandémies, des pans de l'Afrique sont spoliés, leurs peuples encore réduits à l'esclavage, et leurs terres et leurs minerais plus que jamais exploités par les puissances étrangères ou – pire! – par les anciens colonisateurs. Aujourd'hui que la nappe du pétrole n'a plus que trente ans à tenir encore au Golfe et au Moyen-Orient, l'Afrique, si vierge et si innocente, est ciblée par les cartels étrangers. Chinois, Américains, Russes, Japonais, Français, Italiens, Hollandais, Allemands se disputent les gros marchés. Soit! Mais en filigrane, les conflits ethniques, l'insécurité et l'instabilité, installent une confusion propice aux prédateurs étrangers. Le sommet de Tripoli et l'Union Africaine entendent donc mettre le holà. Et il n'est pas indifférent que la voix de la Tunisie soit écoutée. L'Afrique est potentiellement le continent le plus riche de la planète. Mais elle restera pauvre si la sécurité et la stabilité y font défaut.