Voilà des denrées qui ne sont pas vraiment rares chez nous mais dont le prix continue de monter en flèche depuis un certain temps. Dans une tournée à travers les grands magasins de Tunis et chez les petits commerçants qui vendent ces produits, nous avons vérifié sans peine cette désormais évidente et triste réalité. En ce qui concerne les variétés de fromage, le consommateur tunisien doit se contenter des plus médiocres, autrement sa bourse en prendrait un sacré coup s'il visait une meilleure qualité. Jugez-en d'après cette liste de prix : le moins cher des fromages ricotta (produit tunisien) coûte 6 dinars 500 le kilo. Le fromage à pâte molle mozzarella revient à au moins 12 dinars le kilo. Un fromage de brebis se vend chez les commerçants les plus cléments à 23 dinars le kilo. Quand c'est de l'emmenthal, il vous faut payer 21 dinars et plus. Le gruyère est proposé à 17 dinars au minimum. Le kilo de fromage Gouda à pâte mi-ferme coûte 20 dinars. Le gruyère sans sel en vaut 26. Quant au Bonbel-Babybel, fromage à pâte mi-ferme également, il dépasse parfois allègrement les 20 dinars. Les meules de Béja se vendent à 27 dinars 500 le kilo. Même lorsqu'ils sont " soldés ", les fromages exposés coûtent toujours trop chers pour le budget du Tunisien moyen. Dans une grande surface de la capitale, on propose par exemple du fromage râpé à tarif réduit : 10 dinars le kilo ! Qu'en serait-il s'il n'y avait pas la ristourne ?! Se rabattre sur les miettes Pour les boîtes de thon tunisien de qualité et quel que soit le poids contenu dans l'emballage, on a encore majoré les prix pratiqués durant l'été. Même le ton en miettes a vu son prix augmenter : 1dinar 400 après avoir été proposé à 900 millimes la petite boîte. Quand la contenance est plus importante, on paie bien évidemment plus : de 3 dinars la boîte de 162 grammes à 20 dinars celle de 900 grammes. Le thon le moins cher est importé de Libye ou d'ailleurs et c'est sur ces variétés accessibles que la majorité des consommateurs se rabattent en désespoir de cause. Profitant du mois du jeûne pendant lequel cette denrée est plus recherchée que d'ordinaire, les commerçants de tous bords augmentent leurs tarifs de 20 % et plus. Lundi dernier, un petit commerçant de la Rue d'Espagne qui a bien voulu au mois de juillet consentir une baisse sur le prix de la boîte de 162 grammes, proposait le même emballage à 500 millimes de plus dès le 1er Ramadan. Toujours en hausse C'est ce que choisit de faire l'un de ses voisins en vendant l'huile d'olive en vrac. Il y a quelques jours seulement, le litre valait chez lui 3 dinars 800 millimes. Aujourd'hui, il est à 4 dinars 400. Interrogé sur le motif de cette hausse aussi soudaine que déplaisante, le marchand invoqua la montée des prix du côté de ses fournisseurs. Argument que nous ne pouvions comprendre dans la mesure où les vendeurs d'huile en vrac ne s'approvisionnent ni à la semaine ni à la quinzaine ni même au mois. Ils emmagasinent plutôt des quantités suffisantes pour l'année sinon pour une durée plus longue. L'huile en bouteille quant à elle est toujours aussi chère dans les grandes surfaces puisqu'elle se vend à plus de 5 dinars au meilleur des cas. Il est vrai que l'huile des gallons de 3 et de 5 litres coûte parfois moins cher, mais allez voir si la qualité suit ! En cadeau de mariage ! Pour tout dire, il n'est pas étonnant à ce rythme-là de voir un jour les écrins des bijoutiers exposer à côté des parures en diamant une belle meule de fromage supérieur, des boîtes de thon " extra " et des flacons minuscules d'huile d'olive vraiment vierge et savoureuse! Les Tunisiens pourraient ainsi en faire cadeau à leurs mariées le jour de noces ou à l'occasion de la Saint-Valentin !