A priori, il n'y aura pas de retransmission en direct du match “Nigeria-Tunisie”, sur notre télévision nationale. Il n'y aura même pas de retransmission directe sur réseau terrestre. Ou alors ART exige près d'un million 300 mille dinars pour nous faire voir ce qui nous appartient. La télévision tunisienne est-elle à même de payer cette somme? Ses équilibres financiers le lui permettent-ils avec le poids de ses charges ? Or dans ce genre de situation, ce ne sont pas les télévisions nationales qui détiennent les droits de retransmission. Ils sont tout bonnement détenus par les fédérations . Dès le tirage au sort il fallait que le service marketing de notre fédération (fort de ses sponsors bien sûr) traite directement avec ses vis-à-vis dont les équipes sont impliquées dans le même groupe que celui de notre sélection. Et le tout sur la base du bon vieux principe d'échange de bon procédés: je te vends les droits à Tunis, j'implique les sponsors et tu me rends la pareille à Abuja. Or le monde des télévisons satellitaires est comme une jungle avec ses prédateurs affamés. A la différence près que c'est la CAF qui tire les ficelles et travaille résolument pour la toute puissante maison de production TV “Sport Five” dont l'ancien patron, Jean Claude Dermond a des affinités, toutes particulières avec Issa Hayatou. “Sport Five” détourne alors la trajectoire vers ART, qui rachète les droits de retransmission à titre exclusif dans la zone arabe. Le résultat? Il faut être abonné à ART. Sinon aller dans un café ou quelque part dans un lieu public. En fait, si le service marketing de la fédération a vendu les droits de retransmission (pour une somme dit-on modique) à Al Jazira Sports des matches de la Tunisie contre le Mozambique, le Nigeria et le Kenya, il aurait pu faire un effort pour Abuja et nous épargner ce sentiment frustrant de devoir passer par les chaînes du Golfe pour vibrer avec notre équipe nationale. Car à l'évidence, le maximum que pourra faire la télévision c'est de dépêcher une équipe à Abuja, de réaliser un reportage et de retransmettre le match en différé, le lendemain, c'est-à-dire au moment où personne n'aura plus envie de le regarder. Il reste que le citoyen tunisien n'a pas à lire tout cela pour se convaincre qu'il sera privé de son porte-étendard.