* Thème : " le rôle des comités de supporters dans l'encadrement du public " * L'éradication de la violence dans les stades : tous concernés ! * Création du prix de l'esprit sportif * Nomination d'un ambassadeur de l'esprit sportif en la personne de Hammadi Agrebi * Signature de la charte des supporters Afflux record à la maison des fédérations pour le premier colloque national du bureau récemment élu du CNOT. Colloque ayant enregistré la présence de quelques présidents de clubs ; Hamdi Meddeb, Kamel Idir et Mongi Bhar, de Kamel Ben Amor président de la FTF et de Mounir Ben Slimane président de la FTVB et des membres du CNOT. Le thème de cette soirée ramadanesque " Le rôle des comités de supporters dans l'encadrement du public " est, en effet, depuis quelques années au cœur de l'actualité sportive, le sujet de plusieurs débats, un refrain devenu familier et presque quotidien, un leitmotiv repris par les responsables et les médias et pourtant les dépassements du public ne cessent de prendre de l'ampleur et la violence dans les stades sévit entravant la sécurité des uns et mettant dans l'embarras les autorités et les forces de l'ordre. Le ministre de la jeunesse, du sport et de l'éducation physique, M.Samir Labidi, n'a pas manqué, en ouvrant le colloque de souligner la gravité du phénomène et les dégâts qui en découlent. Il a insisté sur la responsabilité des clubs et de leurs présidents, condamnant ces agissements qui nuisent à l'infrastructure, à la beauté du spectacle et à la réputation du pays, désormais connu et reconnu par les performances de ses athlètes. Le ministre a mis l'accent sur le rôle d'une jeunesse responsable sur laquelle compte l'état. Il a souligné l'importance de la communication dans l'instauration d'un climat de confiance et surtout dans la sensibilisation de l'opinion concernant la gravité de ce fléau. Il s'est dit prêt à faire le déplacement dans toutes les régions tunisiennes pour débattre du sujet avec les comités de supporters et les autorités régionales. " Il faut éviter la répression et favoriser la sensibilisation martelait t'il, ce qui n'est pas une mince affaire. Les pays européens ont eu recours à des arrestations et des interdictions de stades pour combattre le hooliganisme. Nous ne voulons pas en arriver là. Mais s'il le faut, nous le ferons ! " Le ton du ministre était aussi conciliant que ferme. Il était évident que les dérapages ne seraient plus tolérés et qu'il y'avait une volonté unifiée d'isoler les agitateurs considérés comme une minorité non représentative du public. Ce dernier est une pièce maîtresse dans la réussite des matches et un garant de la beauté du spectacle. " Il n'y a pas de sport sans public " assurait le ministre. Affirmation reprise en chœur par le président du CNOT, Slim Chiboub qui a renchérit en affirmant ; " assainir l'ambiance est tout autant le rôle du pouvoir en place que du simple supporter en passant par les présidents, les joueurs et toutes les parties prenantes dans le sport. Aujourd'hui, ce sont les spectateurs et les supporters qui font le spectacle. Mais, les fans doivent comprendre que les forces de l'ordre se sacrifient pour leur sécurité. Il y a seulement que bien de brebis galeuses ne peuvent revendiquer aucune appartenance au sport ".
Les comités de supporters mettent en cause les forces de l'ordre et l'arbitrage: La jeunesse des intervenants, représentant les groupes " ultras " des différents clubs, ne les a pas empêché de parler en toute transparence et avec beaucoup de courage. Ils ont exposé les causes de la violence qui résident, selon eux, dans les " agressions des forces de l'ordre et aux provocations à l'entrée des stades ". Accusation à laquelle le ministre répondait avec véhémence, sommant l'assistance " de ne pas déplacer le débat. Il ne faut pas tomber dans la confusion et réduire les forces de l'ordre au même niveau que les supporters. Le stade n'est pas un lieu de non droit. La police est responsable de la sécurité de nos enfants. Cette obligation leur fait prendre les mesures adéquates et nécessaires au maintien de l'ordre. Chacun doit apprendre à s'assumer et à reconnaître ses erreurs." Certains se sont présentés comme étant des innovateurs en matière de " Dakhla " et des supporters fidèles de leur club dont le seul souci est d'encourager leurs favoris. Ils ont aussi appelé à la restitution de leurs groupes qu'ils considèrent comme dissouts puisque n'ayant plus le droit d'accès au stade avec leur maillot. Requête à laquelle le président du CNOT répondit : " Vous n'avez jamais été dissous parce que vous n'aviez pas d'existence légale. Vous devez communiquer avec les comités de supporters de vos clubs pour vous faire connaitre et reconnaitre." Certains présidents de ces mêmes comités se sont plaints des difficultés rencontrés dans les stades et surtout en déplacement où les supporters, courroucés par les prix élevés des billets, deviennent difficiles à contrôler. D'autres ont pointé un doigt accusateur sur l'arbitrage et ses errements, considérant que les erreurs répétées des arbitres sont les déclencheurs des actes vindicatifs. Quelques uns ont évoqué les écarts de conduite des joueurs et même de certains dirigeants qui ne sont pas exempts d'erreurs et sont tout autant agressifs dans leur langage et dans leurs actes que les supporters les plus fanatiques. Finalement, ce colloque ne représente qu'un pas, un premier contact d'une longue série ininterrompue dans la voix du combat contre les grossièretés et la barbarie. Le ministre, Samir Labidi l'a bien compris : "Ce n'est que l'année prochaine en cette même période que nous pourrons faire le bilan et décider de la réussite de notre action ou de son échec. Si les statistiques ne baissent pas, je considérerai cela comme un échec personnel ". Le colloque fut clôturé par l'annonce de la création du prix de l'esprit sportif à la fin de saison récompensant les 3 clubs qui ont le meilleur comportement ; 100 mille dinars pour le premier, 30 mille pour le second et 20 mille pour le 3ème. Le titre d'ambassadeur de l'esprit sportif fut aussi octroyé à l'ancienne gloire du foot tunisien Hammadi Agrebi. Enfin une charte des supporters contenant 8 points qui rejoignent la charte du sportif fut signée par les présidents des comités de supporters. Les principaux enseignements de ce colloque résident en deux points essentiels ; le premier est qu'on ne peut pas extirper le mal sans commencer par faire le diagnostic pour en localiser les causes. Le second est de déterminer la responsabilité de chacun et de sensibiliser pour éviter de réprimer. Compte rendu