La prolifération d'ateliers et de garages à usage industriel dans la ville et surtout dans les quartiers populaires de la banlieue et l'absence quasi totale d'un contrôle sanitaire et administratif ont conduit aujourd'hui à une situation incontrôlable par les services concernés et insoutenable par les habitants de ces quartiers. Souvent, ces ateliers s'implantent d'une manière anarchique et sans aucune observation des règles en vigueur, créant des nuisances à des centaines de riverains. Sur une distance de 1500 mètres, on compte plus d'une centaine d'ateliers qui s'installent sur les bords de la route MC33. " Entre un garage de mécanique et un autre, il y a un tôlier, un menuisier ou un soudeur ", diront les habitants de ces quartiers. Parmi ces lieux ravagés par ces ateliers, on cite trois quartiers populaires situés sur cette route reliant les deux communes de la banlieue-sud : la Cité Wilja et la Cité Maâcha du côté de Radès et la Cité Oulija du côté d'Ezzahra.
Aujourd'hui, ces cités ont bénéficié du projet présidentiel relatif à l'aménagement des quartiers populaires et les travaux qui sont déjà en cours d'exécution, sont en passe de transformer radicalement le décor de ces cités qui devraient devenir des lieux de convivialité où il ferait bon vivre. Les travaux de revêtement et de bitumage des rues de ces quartiers, situés à quelques centaines de mètres de la Cité Olympique 7 novembre de Radès, désenclaveront dorénavant ces quartiers qui seront plus accessibles aux habitants qui n'auront plus à patauger dans la boue surtout pendant les intempéries. Cependant, cette route MC 33 au bord de laquelle se trouvent ces quartiers et qui relie Radès à Ezzahra, pullule de part et d'autre de garages, d'ateliers et de petites fabriques de tous genres (construction métallique, menuiserie, marbrerie, tôlerie, mécanique auto, usines de plâtre, stations de lavage...) qui constituent une atteinte aux règles de l'urbanisme et de l'environnement, d'autant plus que cette route sert de point de liaison entre la banlieue-sud et la banlieue-nord via le nouveau pont Radès-La Goulette et connaît un trafic très dense depuis la construction du port commercial de Radès.
Gène pour la circulation
En raison de l'emplacement de ces nombreux ateliers de part et d'autre de cette route, la circulation des voitures pourrait être gênée et plusieurs accidents ont eu lieu sur cette route à cause de ces garages et ses ateliers qui occupent souvent une partie de la chaussée. Cette route commune qui constitue l'entrée principale vers ces deux municipalités dans les deux sens pourrait pourtant faire l'objet d'un programme conjoint d'aménagement et d'embellissement en la débarrassant complètement des nuisances émanant de ces petites industries polluantes. Surtout que cette zone est déjà destinée, selon le plan d'aménagement relatif à chacune de ces deux municipalités, à l'habitation avec des commerces et des services de proximité. Par ailleurs, la partie de cette route relevant du territoire communal d'Ezzahra a été baptisée depuis quelques années " Avenue de l'environnement ". L'on se demande si, avec la prolifération continue de ces ateliers l'environnement est respecté !
Postes d'emploi ?
Les habitants de ces quartiers populaires qui donnent sur cette route souffrent du bruit, des vrombissements des véhicules en réparation, de la poussière émanant des machines des marbreries et des menuiseries et des produits toxiques provenant de la peinture utilisée par les tôliers. En parlant avec ces artisans, ils vous avancent l'argument que ces petites industries créent des postes d'emploi pour plusieurs jeunes issus de ces quartiers. Quant aux autorités locales, elles n'interviennent que pour " rappeler à ces artisans les échéances de leurs impôts ", selon les dires de ces mêmes artisans, sans jamais porter de solution à cette anarchie. Il existe même des artisans qui exercent sans registre de commerce ni autorisation de la municipalité ! Une remise en ordre dans ces lieux ravagés d'ateliers est donc souhaitable, et il est du ressort des autorités municipales et des agents responsables de l'environnement d'agir dans ce sens pour mettre fin à cette gabégie. Et ce n'est pas les solutions qui manquent : pourquoi ne pas penser, par exemple, à regrouper ces différents artisans dans la même zone, loin des quartiers habités ?