Il avait émigré en France depuis des années à la recherche d'un emploi qui lui permettrait un jour de posséder un appartement bien équipé dans sa ville natale. Il bossait dur pour meubler son petit appartement à son goût. Lors de chaque retour, il rentrait au pays avec une estafette remplie d'effets de luxe de toutes sortes qu'il amassait dans les différentes pièces de son appartement. De peur d'être cambriolé, il posa du fer forgé à toutes les fenêtres pour plus de sécurité. Toutes les précautions ont été prises surtout après l'ameublement entièrement « made in France ». Tout se déroulait à la perfection et notre compatriote se hâtait de terminer à temps son projet, du retour définitif. Mais voilà qu'une tuile est venue s'abattre sur sa tête quant il reçut de plein fouet l'information désagréable que sa demeure a été totalement vidée de son précieux contenu. C'est le voisin qui a découvert le cambriolage et avait alerté le propriétaire. Le préjudice est vraiment énorme le butin étant estimé à plus de vingt mille dinars : Deux téléviseurs, deux postes vidéo et DVD, trois récepteurs, des bijoux, des appareils électroménagers, sans parler des vêtements de grand luxe. En fait, les investigations policières, suite à la plainte déposée par le propriétaire accouru de l'étranger pour constater les dégâts, ont abouti à l'arrestation de deux jeunes hommes, dont un algérien venu pour s'installer en Tunisie. Les deux cambrioleurs avaient accompli des travaux dans l'immeuble où se trouvait l'appartement de l'émigré. Quelques temps après, ils planifièrent de commettre le cambriolage. Le jours des faits ils revinrent sur les lieux et scièrent les barreaux d'une fenêtre, fracturé des portes intérieures pour vider complètement la maison. D'ailleurs, le butin était tel qu'il fallut faire à deux voyages pour le transporter entièrement au cours de cette fatidique nuit. Les deux accusés ont comparu dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance avouant leur forfait et faisant part de leurs regrets. La victime présente à l'audience, déclara au juge que les dégâts étaient assez importants, qu'il maintient sa plainte contre les deux accusés. Les avocats sollicitèrent les circonstances atténuantes vu le jeune âge de leurs clients 19 et 24 ans et qu'ils étaient pour leur première opération. L'affaire a été mise en délibéré.