Promis ce n'est pas pour faire une bombe, rassure Téhéran. Attention, danger, c'est du bluff rétorquent les occidentaux qui ne croient nullement aux intentions pacifiques de l'Iran. Le match qui a opposé hier à Genève l'Iran à l'Occident va connaître des prolongations. Pourquoi ? A cause de l'habileté des Iraniens qui en se montrant coopératifs gagnent du temps et échappent ainsi à un scénario militaire. A cause de l'attitude souvent belliqueuse et parfois apaisante des Américains qui continuent de tendre la main. A cause de l'hésitation des Européens qui se présentent en rangs dispersés. A cause du double jeu des Russes qui se rapprochent des Américains et ne savent plus quelle couverture apporter à l'Iran. Enfin, à cause de l'intransigeance des Chinois qui importent le tiers de leurs besoins énergétiques d'Iran et ne veulent pas qu'on touche à leur ami. Devant des approches aussi divergentes, Téhéran semble avoir remporté la première manche en gagnant du temps. Apparemment, et bien qu'Américains et Iraniens aient accepté de se parler, une première depuis trente ans, la réunion de Genève n'a pas suffi, il en faut d'autres. Quelle que soit la bonne volonté des Iraniens, le chœur occidental auquel s'ajoute la voix d'Israël répètera toujours : ce n'est pas assez et il est trop tard, mais il n'est jamais trop tard de dire sans se leurrer qu'un monde sans armes nucléaires sera possible quand le principe de l'équité sera respecté.