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Les agresseurs du taximan étaient de vieux chevaux de retour
Publié dans Le Temps le 04 - 10 - 2009

C'est un chauffeur de taxi, la cinquantaine, cheveux gris. Il travaille dur durant la journée pour subvenir aux besoins de sa famille.
Conduire dans la capitale et ses environs est un calvaire pour n'importe quel automobiliste, que dire alors d'une personne qui ne fait que circuler durant toute une journée.
A la tombée de la nuit et au moment où il décide de regagner son domicile après une dure journée de labeur, il s'est fait prié par deux individus de les ramener chez eux. Il connaît l'un d'eux, car il habite dans la même cité. C'est un gars connu par la majeure partie des habitants pour sa mauvaise conduite.
Mais pour le chauffeur du taxi ca tombait bien. Une course supplémentaire qui le conduirait jusqu'à chez lui. Pourquoi pas se disait-il. C'était loin de lui l'idée qu'il allait passer des moments pénibles.
En effet, et alors qu'il se dirigeait vers la cité indiquée, le passager assis à son côté lui a demandé de prendre une autre direction. " Désolé lui répond le chauffeur, j'ai terminé mon travail, c'est parce que tu habites près de chez moi que j'ai accepté de te prendre avec ton compagnon ".
Il s'arrête sur le bas côté et les prie de descendre. C'était sans connaître les vrais intentions des deux malfrats. Du coup celui qui est assis à côté lui colle un bris de bouteille au niveau du cou et lui demande de lui remettre la recette. Celui qui est assis derrière a pour sa part fait usage de son couteau. Il l'a pointé au niveau de la nuque de la victime.
Le chauffeur pris de panique, la peur au ventre, leur a remis la caisse soit 69 d.000
Cela n'a pas suffi pour que les deux malfrats quittent le taxi, ils ont fait sortir le pauvre chauffeur, l'avaient placé sur la banquette arrière avant de le fouiller et lui subtiliser un téléphone portable et une montre et le peu de monnaie qu'il avait dans la poche.
Un des deux malfrats a pris le volant et a continué la course jusqu'à destination. Avant de quitter la voiture, ils ont prévenu le chauffeur qu'en cas de plainte à la police il lui arriverait malheur.
Une fois partis, le chauffeur a pris quelques moments de répit, puis sans se soucier des menaces qu'il venait de recevoir, a pris son courage à deux mains et s'est dirigé vers le poste de police. Il a déposé une plainte à l'encontre de ses deux agresseurs en donnant le nom de l'individu qu'il connaissait, et le signalement de son complice.
Quelques jours après, la police a pu mettre la main sur la personne dont le nom a été cité lors de la plainte. Ainsi il a été incarcéré, puis traduit devant la cour criminelle qui l'a condamné à une lourde peine d'emprisonnement.
Quant à son complice les recherches n'ont pas abouti.
Le chauffeur a été convoqué au poste de police une deuxième fois. Un nombre de photos lui a été montré pour qu'il essaye de reconnaître le complice, Malheureusement, il n'a pu le faire. Aucune personne ne correspond à son 2ème agresseur.
Seulement en consultant plusieurs fois les dites photos, le chauffeur a pu reconnaître un jeune homme de son voisinage, soupçonné par la police d'être le complice concerné. A son sujet la victime a laissé paraître quelques présomptions sans affirmer d'une manière catégorique qu'il s'agit bien de son agresseur.
Le jeune homme a été convoqué au poste de police. Lors de son interrogatoire, il a laissé paraître des contradictions dans ses déclarations, ce qui a laissé supposer qu'il s'agit bien de la véritable personne recherchée.
C'est ainsi qu'il a été arrêté et incarcéré.
Il a comparu en état d'arrestation devant la cour criminelle du tribunal de Tunis pour répondre de l'accusation dont il fait l'objet.
Interrogé, il a complètement nié les faits qui lui sont reprochés. A demandé à ce qu'il y est une confrontation . Au sujet du 1èr agresseur, il a dit le connaître de par sa réputation dans la cité. C'est une personne connue du reste du monde.
L'avocat de la défense, a prié la cour d'entendre la victime avant qu'il ne commence sa plaidoirie.
La cour a fait appel au chauffeur de taxi présent dans la salle. Le juge lui a demandé s'il reconnaît la personne qui est au box des accusés. Il a répondu par l'affirmative en déclarant qu'il s'agit de son voisin et non de son agresseur.
S'agit-il d'un revirement total dans les déclarations qu'il a faites lors de l'instruction ??
S'agit-il d'une volonté de sa part de sauver ce jeune homme qui est en plus son voisin ??
Ou bien s'agit-il tout simplement de la pure vérité ??
La parole fut donnée à l'avocat qui s'est adressé à la cour pour dire qu'il a préparé une plaidoirie, mais vu les circonstances et après avoir écouté les déclarations de la victime, il se limite de demander à la cour de prononcer l'acquittement de son client.
L'affaire a été mise en délibéré


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