Il y a une question qui me turlupine et me tourmente depuis de longues années : mais que font tous ces automobilistes dans les rues de la capitale à toutes heures, y compris celles où tout le monde est censé être au bureau ? De Bab El Khadhra à la place Pasteur, de Bab Saâdoun à El Manar, du boulevard du 9 Avril à la gare Bab Âlioua, tout n'est qu'interminables bouchons, klaxons assourdissants, stress et énervement... Il y a ceux dont le travail c'est de circuler à toute heure : bus, taxis, livreurs, chauffeurs dans les administrations... Normal. Mais les autres, que font-ils dans les rues, à une heure où ils sont payés pour travailler dans leurs entreprises ? Par curiosité, on a posé la question à bon nombre d'entre eux et les réponses sont parfois inattendues, voire incroyables ! Il y a le responsable qui va à une réunion et qui prépare ses dossiers assis derrière, à droite. Il y a celle qui a accompagné ses enfants à l'école et qui reviendra les chercher après avoir fait un crochet par les boutiques. Il y a le brave citoyen qui a pris un jour de congé pour vaquer à des obligations familiales. Et puis celui qui se rend à la visite technique de sa voiture, celle qui doit accompagner sa vieille mère chez le médecin, celui qui va payer ses factures avant qu'on lui coupe l'électricité, l'eau ou le téléphone... Annoncés comme cela, leur nombre ne semble pas démesuré. Mais multipliez ces sorties par les centaines de milliers d'habitants de la capitale et vous aurez une idée plus précise sur le nombre de véhicules en circulation à toute heure... Le plus drôle, c'est un concitoyen d'un âge certain, qui nous a affirmé qu'il se rendait au marché central pour s'acheter un poulpe ! Avec la circulation monstrueuse qui règne autour de ce marché, il va lui revenir très cher son mollusque céphalopode !