70 % de nouveaux cas du cancer seront détectés dans les pays de l'Afrique sur les dix ans à venir * 80 % des personnes atteintes décèdent faute de traitement et de prise en charge convenable. * On compte 250 mille cas dans la région du Moyen Orient, dont 60 % à un stade final * Dr Omalkhair Abdullah Abulkhair, Centre médical, le Roi Abdelaziz Arabie Saoudite : « Moins de 5 % des cas de cancer du sein détectés en phase précoce » * Marwan Ghosn, directeur du centre de cancer au centre médical Clemenceau : « Lutter contre le cancer un défi majeur pour la région arabe » Pas très fréquent le cancer du rein est classé parmi les rares pathologies oncologiques. Il résiste en fait aux traitements disponibles aujourd'hui à l'instar de la chimiothérapie et la radiothérapie...Pire encore, 25 à 30 % des patients souffrant de RCC (Renal Cell Carcinoma) ou cancer du rein carcinome à cellule rénale développent une métastase assez rapidement. Par conséquent, les laboratoires à l'instar de Pfizer se penchent sur la recherche de nouveaux médicaments susceptibles d'améliorer la qualité de vie des patients souffrant de ce genre de cancer. Des résultats satisfaisants ont été enregistrés dans le domaine, ce qui a permis aux malades de mieux vivre cette expérience douloureuse. Il s'agit bel et bien de la thérapie ciblée qui agit directement au niveau des cellules atteintes. Recommandé lors de la première phase ou en première ligne, le traitement a été approuvé par des agences spécialisées à l'instar de l'Institut National de la Santé et d'Excellence Clinique en Grande Bretagne. Les expériences réalisées ont démontré que le traitement entraîne notamment un taux de réponses objectives en plus d'une augmentation de la survie en comparaison des traitements antérieurs. Etat des lieux Mais comment se présente la situation dans le monde par rapport à la maladie ? Comment se développera-t-elle lors des prochaines années ? Des questions fondamentales pour les chercheurs et les spécialistes dans le domaine qui ont déjà une visibilité sur l'évolution de la pathologie lors des dix prochaines années. Par exemple, la situation sera plus grave dans les pays en voie de développement essentiellement ceux de l'Afrique d'ici dix ans. En fait, 70 % des nouveaux cas de cancer seront détectés dans les pays d'Afrique annonce le professeur Patrick Schoffski directeur du laboratoire des recherches oncologiques à l'Université de Leuven et l'Université Catholique Leuven. Faisant un tour de la question dans la région du Moyen Orient et de l'Afrique, le spécialiste a précisé que nous comptons 650 mille cas de cancer en Afrique et 80 % des malades décèdent faute de traitement et d'une prise en charge convenable. Pire encore : M. Schoffski a précisé que 40 % des cas de cancer peuvent être évités grâce aux plans bien ficelés dans le domaine. La maladie peut également être aménagée s'il y aurait un traitement adéquat. La situation est presque la même dans la région du Moyen Orient, où on compte 250 mille cas de cancer dont 60 % meurent faute de prise en charge. Il importe ainsi de préciser que sur un plan général le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde et que les chiffres grimpent davantage. Cette maladie très agressive touche essentiellement les poumons. On enregistre d'ailleurs le taux le plus important à ce niveau. Quant au cancer du sein occupe la deuxième position au niveau international et celui de colon/rectum la troisième. Par conséquent la région est en train de vivre un changement historique caractérisé par la recrudescence de la maladie. En contre partie les chiffres sont en régression dans les pays développés où les systèmes prennent au sérieux la pathologie question de réduire la mortalité due à la tumeur. Ils oeuvrent aussi à améliorer la qualité de vie des patients atteints du cancer grâce aux nouveautés à l'instar de la thérapie ciblée. Si le nombre des malades sera trois fois plus élevé d'ici 2030, il importe de dire que les régions sous développées ou en voie de développement seront les plus touchées par les tumeurs. Une thérapie ciblée représente un traitement d'attaque pour cerner la pathologie. A terme, éviter ce processus « cynique » appelé : métastase. Sana FARHAT ------------------------------------- Dr Omalkhair Abdullah Abulkhair, Centre médical, le Roi Abdelaziz Arabie Saoudite : « Moins de 5 % des cas de cancer du sein détectés en phase précoce » Occupant la deuxième position, le cancer du sein a fait l'objet de l'intervention du Dr Omalkhair Abdullah Abulkhair, oncologue au centre médical, le Roi Abdelaziz à l'Arabie Saoudite. La spécialiste a présenté l'état des lieux dans la région, arabe où l'on enregistre un taux élevé du cancer du sein, et surtout où on ne prête pas attention à la maladie à cause de la mentalité conservatrice, traditionnelle pour ne pas dire conformiste. Elle parle en fait d'absence d'études précises qui déterminent les causes de cette maladie dans la région comme elle soulève l'inconscience par rapport à l'efficacité du dépistage précoce de la tumeur. Dr Abulkhair signale que moins de 5 % des cas de cancer sont détectés en phase précoce. Un chiffre minime qui réduit les chances de guérison pour la femme. Parlant des causes du non dépistage précoce la spécialiste énumère plusieurs facteurs d'ordre socio-économiques et éducationnels. « La femme a très souvent peur de la maladie et refuse d'en penser », d'après elle. Pire encore, la mentalité arabe fataliste accepte la maladie. D'où les femmes ne manifestent pas beaucoup d'intérêt à leur santé », ajoute la spécialiste. Elle présente aussi d'autres explications à savoir les difficultés socio-économiques, le manque de moyens et d'éducation et surtout le manque de programmes dans ce sens ». Un fait certes inquiétant quand on sait que la maladie est curable une fois détectée tôt. ------------------------------------- Marwan Ghosn, directeur du centre de cancer au centre médical Clemenceau : « Lutter contre le cancer un défi majeur pour la région arabe » Parlant du cancer du rein carcinome à cellule rénale (RCC) en Afrique et Moyen Orient, le Pr Marwan Ghosn a d'emblée annoncé qu'un défi majeur se présente dans la région. L'introduction de la nouvelle thérapie en RCC et des soins palliatifs sont d'importance majeure pour offrir aux patients une meilleure qualité de vie. Evoquant quelques causes de cancer du poumon le spécialiste a parlé essentiellement du tabagisme. Pour ce qui est du RCC, il a parlé de la prédisposition génétique et de l'usage abusé des analgésiques.