Un drame au bilan catastrophique, une véritable tragédie vécue par une petite famille, malheureusement éparpillée dans un moment de colère aveugle. Jugez-en, un père décédé, parti donc à jamais, une mère meurtrière, qui végète de ce fait à l'ombre d'une cellule, et deux jeunes enfants orphelins, à l'avenir incertain ! Le bilan aura été ainsi des plus lourds. Pourtant, rien ne présageait une telle fin, essentiellement au cours des premières années qui ont suivi leur nuit de noces célébrée dans le faste habituel et dans la pure tradition cap-bonaise. Les premiers signes de désaccord ont été décelés dans leur entourage bien après la naissance du garçon venu tenir compagnie à sa sœur née dix-huit mois plus tôt. Leurs proches n'ont cependant jamais cru que les choses allaient s'envenimer au point d'atteindre un point de non retour, sinon des proportions alarmantes, que lorsque les deux époux ont décidé de vivre séparément, chacun pour soi ! Une situation burlesque, mais la jeune femme aurait tenu bon, refusant toutes les médiations entreprises par certains proches. Paradoxalement, elle n'a pas voulu entendre parler de divorce, mais simplement quitter le domicile conjugal pour retourner vivre sous le toit parental ! C'est devenu pratiquement une obsession pour elle. Effectivement, elle est allée rejoindre les siens accompagnée bien entendu de ses deux enfants, laissant son mari seul, à ressasser son amertume et sa désillusion. Leurs relations se limitaient dès lors à de brèves entrevues, mais des rencontres se terminant à quatre-vingt-dix-neuf pour cent en queue de poisson, dans ce sens qu'il y avait toujours à en redire, notamment de la part de la jeune femme ! Il n'a d'ailleurs pas tardé à rejoindre ses parents pour reprendre son célibat, mais en sursis seulement, puisque logiquement et, surtout, légalement il était toujours marié. Il n'a pas manqué non plus de céder son logis, qu'il a loué pour remédier un tant soit peu aux multiples difficultés qui ont surgi, pour entraver sa route et le pousser à redoubler d'effort afin de parvenir à joindre les deux bouts. D'autant que son épouse ne le lâchait pas d'une semelle ; elle le saignait pratiquement à blanc, puisque lui imposant un marquage des plus stricts. Comme ce fut le cas le jour des faits. Ce jour-là, elle venait d'apprendre en effet, qu'il a touché une quelconque somme d'argent, s'empressant alors de le contacter pour lui demander de lui céder la moitié...au profit de ses enfants. Cette fois, cependant, il allait refuser arguant que cette somme était destinée à payer certaines dettes qu'il a contractées. Or la femme n'en a rien voulu entendre, elle était tout à fait décidée à défendre bec et ongles dehors la cause de sa progéniture, mais comme le bonhomme campait également sur sa position initiale, défendant lui aussi, pour une fois, sa cause, il fallait s'attendre au pire, du moment que la bonne-dame n'était pas du genre à se laisser intimider. Elle allait, par ailleurs, le démontrer de la pire manière, commençant tout d'abord par déverser un flot ininterrompu d'insultes et d'injures à l'encontre du père de ses enfants, avant de le menacer des pires exactions, s'il ne se pliait pas à ses exigences. Le pauvre mari, bien qu'il soit à deux doigts d'exploser, est parvenu à se retenir, allant jusqu'à vouloir changer carrément de route. Il ne savait toutefois pas qu'en ce faisant, il signait littéralement son arrêt de mort ! L'épouse s'est en effet retirée pour quelques minutes, avant de revenir armée d'un couteau qu'elle n'a pas hésité le moins du monde à planter dans le thorax de "son homme", une première, puis une seconde fois ! Le dernier coup était apparemment d'une telle violence que la lame s'est enfoncée littéralement atteignant le cœur. Le malheureux blessé a été certes transporté à l'hôpital, mais il n'a pu survivre à ses blessures, puisque succombant dès son admission. A l'audience, tenue récemment, l'avocat de la défense aurait sollicité un examen psychiatrique pour sa cliente, ce qui explique que la Cour a reporté l'affaire à la fin du mois courant.