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La langue de Molière perd vraiment du terrain
Enseignement
Publié dans Le Temps le 30 - 03 - 2007

- L'Institut Français de Coopération exige un test de niveau...C'est déjà une mauvaise note. Tous les niveaux de l'enseignement et toutes ses matières connaissent actuellement des difficultés pour faire passer les messages académiques. Les raisons sont certes multiples et pluridimensionnelles.
Il n'empêche que les langues restent des vecteurs indispensables pour la transmission de ces dits messages. C'est pourquoi les élèves et les étudiants sont appelés à maîtriser les langues pour assimiler les cours. Or, les niveaux ne cessent de baisser et d'une façon lamentable, notamment pour la langue française. Le problème n'est pas le même avec l'anglais qui ne fait pas encore partie de notre résidu culturel. Or, le français est arrivé à un niveau qui a poussé l'Institut Français de Coopération à exiger un test de niveau à tout postulant aux études universitaires en France.
Ainsi, après 11 ans d'études de la langue française, les élèves sont soumis à un test pour évaluer leurs acquis. C'est déjà une mauvaise note.

Nous avons longuement hésité, tergiversé avant de soulever ce problème ; mais la situation étant parvenue à un état tellement désastreux, si alarmant qu'occulter davantage la question et ne pas tirer vigoureusement la sonnette d'alarme, rimerait désormais à se complaire dans la médiocrité, à cautionner la faiblesse, à être en inadéquation avec les efforts colossaux sans cesse fournis par l'Etat dans tous les domaines et particulièrement le volet enseignement. Mais malheureusement, il est regrettable de constater que le niveau de notre Français ne fait que marquer le pas, régresser.
Certes, nous allons encourir le courroux de certaines âmes radicalement opposées à l'ouverture sur autrui, aux échanges civilisationnels, des fanas ne jurant que par l'arabisation et se démenant comme de beaux diables pour bannir toutes autres incursions « étrangères » dans nos classes, écoles, institutions.
Etant un pays francophone, la langue de Molière est implicitement et automatiquement la deuxième du pays après bien évidemment l'Arabe. Nous n'en disconvenons guère, notre langue, nous nous devons de batailler pour l'instaurer, l'imposer à tous les niveaux, à toutes les instances ; d'ailleurs elle fait partie, à notre grande fierté, des langues officielles admises au concert mondial entre autres aux Nations Unies et ce n'est pas rien.
Mais force est de reconnaître que notre théorique deuxième langue bat dangereusement de l'aile ; et pas au niveau des jeunes seulement ! Des bacheliers, maîtrisards voire plus (histoire de ménager certaines sensibilités) peinent à tenir correctement une conversation, à rédiger un rapport ou à formuler une simple demande en français.

Le pourquoi du recul
A quoi impute-t-on cette criarde carence ; pourquoi cette brutale cassure entre les anciennes et les générations actuelles question bagages , domination et maîtrise de cette belle langue ; la multiplicité des chaînes satellitaires a-t-elle légué la lecture aux oubliettes ; la profusion sur nos étalages de revues relatant dans le moindre détail la vie, le planning, les amourettes et disputes de toutes ces pseudo stars parcimonieusement vêtues et dont la renommée n'est proportionnelle qu'aux larges étendues dénudées de leur anatomie qu'elles exhibent en toute indécence, ces brochures accaparent-elles si intensément l'attention au point de la détourner des véritables ouvrages littéraires, des classiques, des chefs d'œuvre universellement appréciés ?
La plus grosse plaie responsable de cette déchéance résulte à notre avis du manque flagrant de la lecture ; et cela ne date pas d'hier. La télévision a fait timidement son apparition dans nos foyers voilà déjà une bonne quarantaine d'années. Depuis on dénombre aisément plusieurs postes par famille. Les chaînes satellitaires diffusant à longueur de journées des clips d'un niveau exécrable pour la plupart, la téléphonie mobile avec ces SMS où on s'ingénie à correspondre à minima en abrégeant curieusement les expressions, sans occulter il va sans dire cette nouvelle technique de communication accaparant des heures entières les férus du chat: l'Internet.

La lecture boudée
Qui se soucie désormais de dévorer les collections entières des bibliothèques rose et verte, les œuvres des écrivains des 17, 18 et 19ème siècles et même celles des auteurs contemporains ? Amusez-vous à poser cette question autour de vous tout âge confondu et abstraction faite du niveau et des diplômes obtenus « quelles sont les rubriques que vous survolez systématiquement dans un journal, quand il vous arrive d'en emprunter un ? »
Les réponses sont quasi similaires : le potin des stars, l'horoscope, les annonces matrimoniales, les titres des échos des tribunaux et les infos se rapportant à l'équipe favorite en sport. Politique, culture, économie, société, sciences, des pages superflues alourdissant les quotidiens et qu'on serait bien luné de ne plus faire paraître !
Lors des longs trajets en trains ou en bus, aucun passager n'est plongé dans une lecture ; tout au plus des discussions dépourvues d'intérêt se focalisant sur l'épisode de la veille du feuilleton mexicain où l'héroïne a finalement reconquis son soupirant après une âpre bataille avec sa mauvaise rivale , des spéculations sur la chanteuse du dernier tube en vogue si elle a épousé en secret son compositeur ; des verbiages à propos d'une attendue querelle entre le présentateur de la soirée dominicale et sa collègue pour l'avoir devancé à l'aéroport et détourné au profit de son émission une chanteuse reconnue dont l'unique atout est la provocation pour ne pas dire le dévergondage.
Qu'on ne vienne surtout pas nous louer les vertus de la lecture sur écrans (internet), une étude récente comparant les deux modes de suivi d'un même texte est catégorique : seulement 27% de bénéfices sur ordinateur contre 85% de retenue en feuilletant directement les pages d'un bouquin !

Y remédier et vite !
Les choses étant ce qu'elles sont et le mal étant fait, un gros effort devrait être déployé surtout par les parents au niveau des tout jeunes gosses : leur imposer quotidiennement une courte séance de lecture avec un petit résumé même oral pour débuter ; les encourager, les récompenser pour chaque ouvrage lu ; leur faire tenir un calepin où ils inscriraient les mots et les termes nouveaux et expressions difficiles ; ne point lésiner sur
l'achat des livres quitte à se priver du seigneurial paquet de
cigarettes quotidien, les inciter à s'abonner le cas échéant aux bibliothèques locales et maisons de la culture, réduire l'espace temps réservé à la télévision.
Si on s'y met dès à présent et sérieusement à la tâche, nul
doute que le niveau de nos gamins finira par s'améliorer sensiblement et atteindra à coup sûr un palier satisfaisant, digne et à la hauteur des attentes de nous tous.


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