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La mosquée El Bassi de Djerba délestée de son cadran solaire vieux de 250 ans Patrimoine - Alors qu'elle fait l'objet d'une revalorisation architecturale
Un vol odieux d'une rare insolence a été perpétré dans la mosquée El Bassi à Oualagh, dans la campagne djerbienne. Informé, le représentant de L'Institut National du Patrimoine, accompagné du cadre permanent de l'Assidje (Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba ), s'est rendu sur les lieux pour s'en assurer : à leur grande stupéfaction, à la place du cadran solaire aménagé dans la partie nord de la cour, ils n'ont trouvé que les traces de l'effraction ; la plaque de marbre de forme carrée ( 35x35 ) garnie de pointes de métal destinée depuis sa pose en 1784, date de la construction de la mosquée, à régler le moment des cinq prières quotidiennes, a été descellée par des malfrats sans scrupules agissant pour leur propre compte avec certainement l'intention de s'en débarrasser au plus offrant, ou pour le compte d'un commanditaire en quête d'objets d'art à grande valeur historique dont il veut parer hypocritement sa demeure. Le représentant de l'INP a informé son administration de tutelle; l'Assidje, à son tour, a avisé les autorités locale et régionale, et une chasse à l'homme, croit-on savoir, a été entamée pour arrêter les fauteurs. Les recherches suivent leur cours et il ne nous reste qu'à attendre et qu'à espérer en un aboutissement favorable des recherches. Il est à signaler que la mosquée El Bassi fut à un certain moment délaissée. Les fidèles, l'un après l'autre, l'ont désertée, et elle ne remplissait plus ses fonctions d'antan, d'où cette léthargie, contrastant avec son rayonnement séculaire de jadis. Et les malfaiteurs aux aguets de profiter d'une telle aubaine pour perpétrer leurs ignobles forfaits dont le dernier en date n'est autre que ce précieux cadran solaire. Toutefois, et en dépit de cette amère réalité, force est de signaler aussi que l'originalité architecturale de cette mosquée et son statut historique de lieu de culte et d'espace d'érudition et de formation théologique lui ont valu cette sollicitude attentionnée unanime de certains amoureux du patrimoine et inconditionnels défenseurs de l'authenticité, dont l'Assidje. Soucieuse de sauver ce monument d'un délabrement inévitable et dans la perspective de lui redonner âme et vie, l'Association s'est fixé comme objectif la nécessaire restauration du monument. L'avènement de M.Hichem El Bessi, descendant de la famille fondatrice du lieu, à la présidence de la municipalité de la ville de Houmt-Souk n'était que pour la réconforter dans sa louable initiative. En effet, des travaux de restauration ont été entrepris en 2002 puis repris en 2004, financés par ladite municipalité. En 2006, sollicité par l'Assidje, l'Institut National du Patrimoine et l'Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle ont répondu à sa requête et une subvention a été allouée à cet effet, ce qui a permis aux travaux de restauration d'autres composantes du monument de reprendre. L'année 2009 est d'un apport exceptionnellement salutaire pour la mosquée : au mois de janvier, M. le Gouverneur de Médenine a tenu à s'y rendre et en signe d'adhésion à l'initiative de l'Assidje, outre la subvention attribuée par le Conseil Régional du gouvernorat à ce même effet, il fut à l'origine de la visite du monument au mois de mai par M. Mohamed Abderraouf El Basti, Ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine qui a accueilli favorablement l'idée du projet d'aménagement du monument en un musée consacré à l'architecture des mosquées de Djerba, et une étude muséographique est en cours de réalisation par les spécialistes de l'Institut National du Patrimoine. Naceur Bouabid