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Profanation de la mosquée Sidi Jmour à Djerba
Publié dans Le Temps le 09 - 01 - 2011

• Les saccageurs ont ciblé le minuscule minaret de forme conique : 0,50 mètre de diamètre et 1,25 mètre de hauteur. La mosquée a été bâtie au XVIème siècle. Et ce n'est pas la première fois que les mosquées de Djerba sont saccagées… - La liste noire des monuments défigurés continue à défrayer la chronique à Djerba ; les saccageurs et les profanateurs en quête d'on ne sait quel trésor illusoire enfoui ; voraces et ignares, ils rôdent toujours dans les parages et persévèrent dans leur nuisance au patrimoine.
Dans la nuit du mercredi 29 décembre, la petite mosquée côtière de Sidi Jmour, à l'ouest de l'île de Djerba, a été à son tour le théâtre d'un acte odieux de vandalisme et de profanation, constaté par un citoyen habitué des lieux lors de son passage dans le coin peu fréquenté en pareille période de l'année, et qui n'a pas attendu longtemps pour le signaler à qui de droit, en l'occurrence, au représentant de l'Institut National du Patrimoine (INP) et à l'Assidje (Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba). En se rendant sur les lieux, le représentant de l'INP et le cadre permanent de l'Assidje se sont assurés de la véracité des faits rapportés en prenant acte des dégâts visibles : les malfaiteurs, motivés par on ne sait quelle inspiration satanique, ont porté leur choix sur le minuscule et embryonnaire minaret, une simple souche de forme conique de 0,50 mètre de diamètre et de 1,25 mètre (de hauteur, aménagée à l'angle droit de l'édifice. Sidi Jmour, selon les sources de l'Assidje, date du XVIè siècle ap.JC et appartient à la catégorie des mosquées littorales ibadhites (Jouamaa Ecchott), dites aussi mosquées forteresses en raison du rôle militaire qui lui était assigné dans la surveillance des côtes contre le danger des incursions étrangères auxquelles était confrontée incessamment l'île. En l'espace de quelques minutes, les profanateurs ont saccagé plus de la moitié de ce que des mains de maîtres avaient construit pour servir et durer ; leurs mains maudites guidées par un esprit satanique malveillant n'ont rien fait d'autre que de manquer de respect à la mémoire des ancêtres, nuire à la beauté, priver le regard admiratif d'un élément emblématique de l'édifice religieux d'une rare harmonie, traduisant le souci du Djerbien d'obéir aux principes séculaires de l'économie des moyens déployés, de la simplicité des techniques de construction et de la modestie de l'expression de ses formes, de façon à faire adapter son lieu de culte au contexte de son île.
Macabre palmarès
Cet acte ignoble n'est que pour enrichir le macabre palmarès de cette bande d'écervelés ; en effet, en l'espace de quelques années, plusieurs monuments, toujours des lieux de culte, frappés par la bêtise humaine ont fait l'objet d'actes similaires perpétrés par de pareils malfrats qui agissent selon les mêmes techniques opératoires : creuser profondément à des endroits précis, le plus souvent à l'intérieur de la salle de prières, sous l'une des colonnes, dans le mihrab, ou même dans une tombe existante supposée être généralement celle du fondateur du lieu, signalée parfois par un catafalque, qu'ils n'hésitent pas à renverser et à déplacer pour fouiller l'excavation de fond en comble (tel fut le cas en 2008 des mosquées Sidi Daoued et Mrabet Belgacem à Mezraya, et Jamaa El Hara à Ouersighen. En 2006, la mosquée pluriséculaire de Ouelhi à Jâabira a été délestée de ses vieilles pierres et de ses arcs de voûtes descellés et volés, et en 2009 encore, la mosquée El Bassi a perdu son cadran solaire vieux de 250 ans destiné à régler le moment des cinq prières quotidiennes.
A la recherche d'un « trésor »
Depuis quelques années, Djerba est devenue une cible privilégiée de cette horde de profanateurs sans scrupules, saccageant dangereusement des composantes phares du patrimoine îlien bâti, à la recherche d'un soi-disant trésor ou de matière première destinée à ces pseudo guérisseurs, ces voyants, ou ces sorciers charlatans qui trouvent bizarrement métier et profession. La recrudescence de tels actes de vandalisme préjudiciables découle certes de l'état d'impunité prévalant, qui ne peut qu'inciter les fauteurs à aller de l'avant et à persévérer. Un tel fléau, s'il n'est pas combattu à temps avec célérité et efficacité, s'il n'est pas éradiqué à la source, risque de prendre des proportions alarmantes, compromettant l'action de restauration et de sauvegarde entreprise inlassablement par l'Assidje avec le concours de l'INP, et embarquant plusieurs âmes fragiles vers un destin douteux, peu rassurant.


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