On reste parfois pantois devant des comportements répugnants En effet, ce père de famille est censé défendre les intérêts des siens s'était-il permis de profiter de la situation dramatique de son propre fils , handicapé à vie, afin de détourner à son profit personnel, l'argent lui revenant de la compagnie d'assurance ? Ce fut du moins ce que prétendit son ex-épouse, et mère de l'ayant droit. Ce dernier, avait 16 ans lorsqu'il a été fauché par un automobiliste alors qu'il traversait une rue de la ville de Sidi Thabet . Il a été transporté d'urgence à l'hôpital et grâce aux soins intensifs qui lui ont été prodigués, il a été sauvé. Malheureusement il est condamné à rester handicapé à vie.
La mère divorcée, ayant la charge de son fils a engagé un avocat afin de défendre les intérêts de sa progéniture devant les tribunaux aux fins de lui obtenir réparation du préjudice causé par cet accident. Le tribunal condamna la compagnie d'assurance à verser à la victime la somme de 7000 Dinars. Cette somme devait être déposée au nom de l'accidenté, à la trésorerie générale de étant donné que l'enfant était mineur .Le jugement a prévu l'exécution immédiate, à défaut d'accord avec les parents concernant un règlement à l'amiable. Cette dernière clause n'a pas déplu au père de la victime, qui sans demander l'avis de son ex épouse et encore moins celui de son fils, s'est adressé au service contentieux à la compagnie d'assurance afin de leur déclarer son accord pour un arrangement à l'amiable.
S'agissant du père, la compagnie d'assurance lui proposa le payement immédiat d'une somme forfaitaire de 5000 Dinars, qu'il pouvait encaisser de suite cette somme, en s'engageant de renoncer à la procédure contentieuse.
Il encaissa le montant de 5000 Dinars et quitta le territoire tunisien dans le but de dénicher un travail dans un pays voisin. Peu de temps après, mère qui n'était pas au courant de cet accord, tenta de faire exécuter jugement par l'intermédiaire d'un huissier notaire. Mais à sa grande surprise elle apprit que le père avait déjà encaissé 5000 dinars en renonçant à al procédure contentieuse. Elle a chargé son avocat de déposer plainte contre son ex époux, le père de l'enfant pour détournement de bien d'un enfant mineur. Un mandat de dépôt a été lancé contre le père qui, dès son retour en Tunisie a été arrêté. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Interrogé par le tribunal, il déclara avoir agi pour le bien de son fils en voulant investir et fructifier cette somme. Il a déclaré posséder cette somme qui demeure toujours à la disposition de son fils. L'avocat a attiré l'attention du tribunal sur l'absence d'éléments pouvant accabler le père. Ce dernier n'a jamais eu l'intention de détourner cet argent à son profit personnel. D'autant plus que la somme perçue est toujours à la disposition de son fils. En outre, il présenta un retrait de plainte, écrit et signé par de la plaignante et demanda sur cette base l'acquittement de son client. Après délibération, les juges convaincus de la culpabilité du père qui n'avait pas à encaisser l'argent sans l'accord des membres de sa famille et surtout sans l'accord du juge des tutelles, l'ayant droit étant mineur, le condamnèrent à deux ans de prison ferme.