Le plaignant est un quinquagénaire ayant consacré la plus grande partie de sa vie à s'occuper de ses enfants. Il ne recule devant rien pour les aider à surmonter les difficultés quotidiennes. Cette fois c'est l'aîné de ses fils qui se marie et il fallait entamer les préparatifs qui nécessitent une assistance familiale et surtout beaucoup d'argent. En ce qui concerne l'aide, il l'a trouvée auprès d'un membre de la famille qui s'est porté volontaire pour l'accompagner partout. Pour l'argent il est allé le jour des faits accompagné de ce parent, à la banque où il a retiré de son compte la somme de dix mille dinars. Après avoir quitté la banque il est allé toujours avec son parent payer quelques commandes. Il a dû débourser la somme de 2000 Dinars. Il lui restait dans sa sacoche la somme de huit mille dinars qu'il devait verser pour d'autres dépenses. Ayant fini les courses vers midi, il a hélé un taxi et a demandé à son parent de l'accompagner. Ce dernier s'exécuta et une fois arrivés à destination le parent a trouvé une excuse pour se libérer promettant de revenir l'après midi. Une fois seul, le plaignant commençait à faire ses comptes pour savoir combien il lui restait. Grande fut sa surprise lorsqu'il s'aperçut de la disparition des huits mille dinars. Il remémorait les moments où il était avec son parent depuis le moment où il a encaissé l'argent. Il s'est rappelé qu'au moment où il était dans un magasin, il a mis du temps à marchander avec le commerçant concernant un achat précis. Il se déplaçait pour voir de près la marchandise. Il s'est rappelé qu'à un moment donné il a laissé son sac auprès de son parent. Il ne pouvait pas y avoir quelqu'un d'autre qui aurait pu lui chiper les 8000 Dinars. Il a essayé de contacter son parent pour lui demander des explications mais ce dernier ne répondait pas. Il s'est dirigé illico presto au poste de police de son quartier pour aviser les auxiliaires de la justice de sa mésaventure et déposer plainte à l'encontre de son parent. Arrêté ce dernier a avoué lors de son interrogatoire avoir profité d'un moment d'inattention du plaignant pour lui soutirer de son sac la somme de Huit mille dinars. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre d'abus de confiance et vol manifeste. C'est en pleurs qu'il s'est présenté devant le juge regrettant avoir abusé de la confiance de son cousin. Il a déclaré que l'état nécessiteux dans lequel il vivait et son besoin urgent d'argent pour subvenir aux besoins de sa famille l'avaient incité à commettre cet acte illicite. Son avocate a longuement plaidé pour convaincre le juge que son client n'est pas un délinquant. Qu'il s'agit d'un acte commis pour la première fois de sa vie et qu'il a regretté amèrement. L'avocat a déclaré qu'il s'agit d'un père de trois enfants dont deux sont des handicapés à qui une assistance continue est nécessaire. Mettre l'inculpé en prison laisserait les enfants à la charge d'une mère sans ressources. Aussi devant le désistement du plaignant à poursuivre son cousin pénalement, l'avocat a prié le juge d'infliger le minimum de peine à son client et se limiter à la période passée en prison. Le juge a décidé de reporter l'affaire à une date ultérieure pour le prononcé du verdict.