Le Temps-Agences - Le président George W. Bush a prévenu hier les Américains que l'année 2007 exigerait des "choix difficiles et des sacrifices supplémentaires" en Irak, alors qu'il prépare une nouvelle stratégie pour ce pays. "Je ne vais pas faire des prédictions pour 2007 en Irak - si ce n'est qu'il va falloir faire des choix difficiles et des sacrifices supplémentaires, parce que l'ennemi est violent et sans pitié", a déclaré M. Bush lors d'une conférence de presse à Washington. Le président américain, qui pourrait annoncer début janvier sa nouvelle stratégie sur l'Irak, a promis d'écouter les idées venues de toutes parts "pour façonner une nouvelle voie qui puisse réussir en Irak". Il a reconnu que les Etats-Unis ne réussissaient pas "aussi vite" qu'il le souhaitait dans ce pays. Dans un entretien au Washington Post publié avant hier, il avait déclaré que les Etats-Unis n'étaient pas en train de gagner la guerre en Irak. "Je trouve intéressante la façon dont le général Pace tourne les choses: Nous ne gagnons pas, nous ne perdons pas", avait-il dit dans cet entretien, faisant référence au chef d'état-major interarmées américain, le général Peter Pace. Ces propos contrastent avec ce qu'il disait juste avant la défaite électorale de son camp aux élections parlementaires du 7 novembre: "Absolument, nous sommes en train de gagner" en Irak. Le président américain a déclaré qu'il n'avait pas encore décidé s'il allait ou non augmenter prochainement les effectifs militaires américains en Irak. "L'opinion de mes officiers est très importante, ce sont des gens brillants, capables, intelligents, dont l'opinion est extrêmement importante pour moi", a-t-il dit, alors que le nouveau secrétaire à la Défense Robert Gates se trouve en Irak pour discuter avec les officiers américains sur le terrain. "L'une des options est d'augmenter les effectifs militaires, mais pour ça il faut une mission spécifique qui puisse être accomplie avec plus de troupes", a-t-il dit, en ajoutant qu'il était également soucieux "d'aider les Irakiens" à assumer leurs responsabilités. Le Washington Post avait indiqué avant hier que les plus hauts responsables militaires américains étaient hostiles à un projet de la Maison Blanche de déployer entre 15.000 et 30.000 soldats supplémentaires en Irak pour une période inférieure à huit mois, notamment parce que la mission de ces soldats n'est pas clairement définie. Plusieurs responsables démocrates ont exprimé des réticences similaires. Signe des changements en cours, le général John Abizaid, qui supervise les opérations militaires américaines au Proche-Orient, a fait savoir peu avant la conférence de presse de M. Bush qu'il allait quitter son poste de chef du Centcom début 2007 après avoir refusé de prolonger sa mission. John Abizaid avait pris la tête du Centcom en juillet 2003, quelques mois après le renversement de l'ancien président irakien Saddam Hussein par les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis. A plus long terme, M. Bush a dit hier, qu'il voulait augmenter la taille de l'armée américaine dangereusement menacée selon ses commandants d'atteindre les limites de ses capacités avec les missions de longue durée en Irak ou en Afghanistan. Le président américain propose plus particulièrement d'augmenter les effectifs de l'armée de terre et du corps des Marines.