Cette affaire remonte à cinq ans. Au cours du mois d'avril 2005, F employé dans une agence bancaire, a été affecté pour une période provisoire à une autre agence afin de remplacer une collègue parti en congé. A, un client, s'est présenté à la banque pour retirer de son compte épargne la somme de 3000 Dinars. C'est F qui s'est chargé de l'opération. Quelques jours plus tard, la somme de 2000 Dinars a été débitée également du compte de ce même client. En recevant son relevé le client a été surpris en constatant le retrait de cette somme Il s'est rendu de suite à la banque pour vérification, croyant qu'il s'agissait d'une erreur. Après avoir effectué les vérifications et en remontant jusqu'à la journée de l'opération, les responsables de la banque se sont aperçus que cette opération avait bien été effectuée, la pièce de retrait faisant foi. Poussant les vérifications plus loin, il s'est avéré qu'il s'agissait d'une pièce falsifiée et dont l'auteur ne pouvait être que F puisqu'il occupait le poste de contrôle lors de cette journée. Convaincus de la culpabilité de F, qui a nié en être l'auteur, les responsables de la Banque ont mis fin à ses fonctions sans aucune autre forme de procès. S'étant retrouvé au chômage , F s'est adressé au prud'homme. Après quatre mois le tribunal a rendu un jugement en sa faveur, en condamnant la banque à lui verser la somme de 25000 Dinars à titre de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Ce fut justement, lorsque ce jugement lui a été notifié que la banque a déposé une plainte à l'encontre de F, pour détournement de fonds en retirant une somme d'argent d'un compte épargne client, en falsifiant sa signature. Suite à cette plainte, les auxiliaires de la justice n'étaient pas arrivés à convoquer F. Ils ont considéré de ce fait qu'il était en fuite. Ce n'est qu'au mois d'Avril 2009, que F a été arrêté. L'enquête a abouti à son inculpation de détournement d'argent et falsification de signature. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Il a nié les faits incriminés, déclarant avoir passé des années entières au service de la banque sans jamais avoir commis de délits. L'avocat, a tout d'abord déclaré être étonné que l'accusation de la banque ne soit pas argumentée. Aucune expertise n'a été faite pour vérifier les signatures. Pourquoi F est mis en cause alors qu'il n'était pas habitué à travailler à l'agence où se trouvait ce jour-là pour remplacer un collègue malade. Par la suite, il s'est demandé les raisons pour lesquelles les responsables de la banque n'avaient pas agi au moment des faits. Pourquoi avoir attendu cinq mois pour porter plainte ? observa-t-il. Et l'avocat d'ajouter qu'il s'agit tout simplement d'une réaction suite à la notification du jugement prononcé en faveur de F et qui obligeait la banque à lui verser la somme de 25.000 Dinars. Pour conclure, l'avocat a déclaré que son client quand bien même innocent de cette accusation, a procédé à un règlement à l'amiable avec la banque en lui versant la somme de 2000 Dinars contre un désistement de poursuites des procédures. L'avocat a sollicité les circonstances atténuantes du juge pour son client qui a dû subir trois opérations chirurgicales, afin de prononcer un jugement clément en sa faveur. Après délibération, le tribunal condamna l'accusé, à deux ans de prison.