La plus ancienne ligue arabe et africaine des droits de l'Homme (la nôtre en l'occurrence) n'entrevoit pas le bout du tunnel. Pari archi-perdu, pour une panacée archi-gagnante (les droits de l'Homme) voilà que la Ligue est comme fripée, alourdie par les dissensions intestines, composite comme le sont d'ailleurs les élites bien-pensantes qui en font leur " chose ". Ces derniers jours, des personnalités crédibles dans les sphères politiques et parmi les membres pragmatiques de la société civile offrent leurs bons offices, partant du principe que, quelle que soit son acuité, un conflit peut être transcendé, pourvu qu'il représente un conflit d'idées et non un conflit de personnes. Mais l'essentiel, c'est que les urgences au sein de la Ligue ne donnent pas de prétextes opportunistes aux grands tribuns du droit de l'Hommisme dont, en première ligne, quelques guignols en France qui ne trouvent même pas de strapontin dans l'éternel cortège de l'universalité des valeurs. La Ligue avait autorisé bien des espérances, à sa naissance. Car elle procédait de la vision tunisienne de droits de l'Homme dans leur acceptation la plus large. D'où vient cependant qu'elle ait très vite suscité tant de suspicion autour d'elle ? Gradations idéologiques ? Une certaine vision des droits de l'Homme ? Personnalisation des structures ? Il y a de tout cela. Face à tant de confusions, le pouvoir essaye d'observer une certaine neutralité. Sauf qu'il y a une sacrée différence entre pouvoir et système. Et la Ligue fait partie, justement, de tout un système.