Un plan de circulation pour Tunis, tous les trente ans : c'est à croire qu'en trente ans personne ne naît et personne ne meurt et que le parc auto serait logiquement constitué de voitures d'époque ! La vérité est que Tunis manque d'oxygène parce que ses artères vivent en perpétuel état de congestion. La spéculation immobilière, l'absence de rigueur dans l'application des normes de construction et l'excessive élasticité des plans directeurs et des schémas urbains, tout cela doit absolument cesser. Car les intervenants s'en rejettent mutuellement la responsabilité. On entend dire bêtement que les problèmes de la circulation sont causés par la prolifération des voitures populaires. On ne dit pas que cette prolifération s'est paradoxalement accompagnée d'un singulier rétrécissement des voies. Quant au métro qui roule 5 à l'heure... Est-ce là le nœud gordien ou, du moins, le problème par excellence de la circulation en Tunisie ? On en a fait un problème justement, il aura manqué la concertation constante et régulière, entre les intervenants et les opérateurs. Les édiles municipaux, l'administration de l'Equipement, celle des Transports, gagneraient dès lors à intensifier leur communication. Le nouveau plan de la circulation aura besoin de moins de deux ans pour devenir opérationnel. A l'évidence, ce plan est prometteur et contribuera à assurer la fluidité requise à la circulation. Mais ce qui est tout aussi essentiel c'est que, de notre côté, nous autres usagers, fassions preuve de discipline et de civisme. Car, si la conduite est devenue infernale à Tunis, c'est aussi la faute aux conducteurs, de tout acabit, devenu irascibles, intraitables, vulgaires et agressifs. Bien des tensions " citadines " sont provoquées par des écarts de conduite et des écarts de langage. Et ce nouveau plan de la circulation serait parfaitement dans l'objectif s'il était drapé d'un nouveau " code " de la citoyenneté.