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La mode des restaurants musées
Conservation du patrimoine
Publié dans Le Temps le 30 - 01 - 2010

L'endroit est intime : le mobilier est rustique, l'armoire, les tables et les chaises sont sculptées avec des mains de maîtres, des artistes passionnés, les tableaux représentent des pans de l'histoire de notre capitale, les ustensiles sont anciens, les mets traditionnels, l'accueil est chaleureux, c'est comme si vous étiez servi à la maison et la clientèle est distinguée, elle appartient à certaines tranches d'âge, des adultes et des personnes âgées, leur choix du coin vous laisse deviner qu'ils ont le goût raffiné.
Il s'agit d'un vieux restaurant, situé en plein centre ville, dans une petite ruelle comme celles de la Médina. Tout ici vous rappelle le vieux Tunis, celui des années de rêve où les rues n'étaient pas aussi encombrées comme elles le sont actuellement, où le mode de vie était simple.
Lutter contre le temps
Un restaurant de la belle époque où régnait la convivialité, où on ne passait pas pour des anonymes comme aujourd'hui dans cette multitude qui bourdonne comme un essaim d'abeilles et qui nous assourdit et nous voile la vue.
"Je refuse de moderniser mon commerce, nous dit le patron, je veux garder l'empreinte du passé. Sans passé, on ne peut avoir de présent. Chez moi, ce monde ancien nous le conservons. Je veux faire une sorte de musée de mon restaurant, la mémoire de notre ville, c'est ma manière de lutter contre le temps, mes clients s'y plaisent et moi également."
"C'est notre restaurant préféré, nous disent des clients fidèles, habitués de l'endroit, c'est là où nous trouvons tout ce dont on a besoin, la qualité du service et le décor ancien."
Nous leur avons alors reproché de refuser la modernité. "Non! Rétorquent-ils, ce n'est pas la question, tout simplement on aime tout ce qui est tunisien. Dans tous les pays du monde, vous trouvez les deux aspects moderne et traditionnel qui coexistent, mais malheureusement chez nous, c'est la modernité qui prévaut et estompe notre passé qui représente notre identité, on est tellement féru de tout ce qui nous vient d'ailleurs que nous avons tendance à oublier tout ce qui nous appartient. Notre attachement à notre patrimoine ne doit pas être interprété dans le sens du passéisme, précisent-ils. La modernité, on peut y puiser dans d'autres domaines autres que nos mœurs, notre patrimoine doit être préservé, on peut changer de décor, l'embellir, mais il ne faut pas faire disparaître notre cachet, l'évolution ne veut pas dire aliénation."
Délice de terroir
Il est vrai que chez nous, il y a des bigarrures partout, notre pays manque d'harmonie et ce, sur plusieurs plans. Notre ambiance est loin d'être concordante, elle sonne la discordance haut et fort, les sonorités sont si différentes que vous avez l'impression que vous avez effectué un voyage dans l'espace, que vous avez changé de pays en allant d'un lieu à l'autre: notre architecture n'a rien d'harmonieux, vous en trouvez de tout, le style européen, asiatique, latino, oriental...
D'aucuns nous diraient que cette variété est une richesse et témoigne de l'ouverture d'esprit de nos concitoyens, cela pourrait l'être dans une certaine mesure, mais dépasser certaines limites, la chose devient critique et menacerait notre culture.
Le touriste débarquant chez nous veut découvrir cette dernière et ne pas vivre suivant la sienne, puisque le voyage doit être enrichissant sur ce plan. La plupart de nos hôtels, par exemple, négligent cette règle élémentaire en offrant le luxe européen à ses visiteurs qui cherchent le dépaysement en goûtant à des choses. Même la ville de Sidi Bou Saïd inscrite dans le patrimoine de l'humanité pour son style original et ancien, son architecture orientale et qui est le témoignage d'un passé majestueux est sur le point de changer de visage: le bleu n'est plus de mode, il est supplanté par le vert et d'autres couleurs dans certaines demeures. Le café surplombant la mer et donnant sur le port se modernise, cette contagion touche même certains cafés et restaurants de la vieille ville de Tunis.
Espérons que "El Kahoua El Alia" et le "Safsaf" n'enfilent pas cet habit, n'attrapent pas ce virus de la modernité et ne perdent pas leur identité. Ainsi, on pourrait au moins sauver une partie de notre passé.


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