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Qui veut remettre en question la mixité ?
Enseignement
Publié dans Le Temps le 06 - 04 - 2008


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Il y a un relâchement des mœurs, c'est vrai et qui déteint sur les rapports filles/garçons en classe...Mais les causes il faut les rechercher dans la dégradation des valeurs morales en dehors de l'école...
Dès son avènement (au début des années soixante-dix), la mixité scolaire était reliée étroitement au principe même de l'égalité entre la femme et l'homme.
Au départ, elle n'était pas, à vrai dire un objectif en soi, mais bien un outil de réalisation de l'égalité hommes-femmes. De ce fait, tous les programmes œuvrant pour l'émancipation de la femme, à savoir sa scolarisation, son intégration sociale, sa mise en contact avec l'homme, à l'école comme au travail, visaient à la conquête de cette égalité. Mais l'instauration de la mixité chez nous était également la solution à une pénurie de locaux et d'enseignants et à une augmentation constante de demande d'instruction pour les filles, d'où l'obligation de grouper les deux sexes dans un même établissement. La mixité scolaire, quoi qu'encore contestée par certains, est devenue aujourd'hui une réalité incontournable dans notre pays. La cohabitation des filles et des garçons dans nos écoles, qu'on le veuille ou non, est l'un des faits qui réaffirment actuellement cette égalité entre l'homme et la femme. Cependant, certains pensent que la mixité est devenue aujourd'hui promiscuité et le premier responsable n'étant pas l'école seulement mais c'est la société.
Il va sans dire que cette cohabitation a favorisé à travers les années, de génération en génération, un rapprochement entre les filles et les garçons et a permis une compréhension mutuelle et une prise de conscience de leurs différences et de leurs points communs.
Ainsi certains préjugés que les élèves (filles et garçons) avaient les uns sur les autres ont été progressivement balayés. C'est alors que filles et garçons ont commencé à se rapprocher chaque jour davantage, à se considérer sur un pied d'égalité, à communiquer, travailler côte à côte, échanger leurs expériences et établir des liens d'amitié. En même temps, une concurrence s'est établie entre les deux sexes dans le but d'atteindre les meilleurs scores scolaires.
Cependant la mixité peut présenter le revers de la médaille. En effet, on assiste actuellement à des débordements souvent exagérés émanant des jeunes lycéens et lycéennes, sans pour autant se soucier de nos traditions et de nos mœurs. C'est que certaines valeurs, supposées être fondamentales dans les relations entre filles et garçons, sont aujourd'hui bafouées dans nos écoles.
La franchise a laissé sa place au mensonge et à l'hypocrisie. La fidélité à la perfidie et la tromperie. La confiance s'est transformée en soupçon et méfiance. La malveillance et la mauvaise foi ont remplacé la politesse et l'honnêteté. De même le respect des personnes et des règles est devenu insouciance et indifférence.
Sans parler de la probité et de la pudeur qui perdent de plus en plus du terrain au profit d'un relâchement de mœurs très flagrant. C'est sur ces nouvelles « valeurs » que se basent aujourd'hui les relations entre filles et garçons dans nos écoles. Bref, leurs relations sont gérées par des intérêts immédiats et éphémères ; ce sont ces intérêts qui les unissent et les séparent. Aujourd'hui, nombreux sont les acteurs scolaires et sociaux qui dénoncent une dégradation au niveau des relations filles-garçons.
Conflits et malentendus...
Cette cohabitation est aussi source de conflits et de malentendus qui peuvent survenir à tout moment dans le groupe mixte des élèves. Avec l'entrée en âge adolescent, certains élèves adoptent des comportements importuns et extravagants qui peuvent s'écarter des règles et des principes établis pour dévier dans le mauvais sens. C'est surtout à cet âge que les relations entre filles et garçons sont marquées par des malentendus divers ou des tensions alimentées par les changements physiologiques et psychiques très profonds subis par ces enfants adolescents et qui agissent souvent négativement sur leur vie personnelle et scolaire.
C'est l'âge où ces adolescents (es) se confrontent aux différents rapports de séduction sur tous les plans. L'image portée par chacun (e) sur l'autre va également changer et l'attrait exercé par chacun (e) devient irrésistible. On voit alors des groupes de meilleurs copains et copines se former dans les rangs dans l'indiscrétion totale ; on voit aussi naître des amourettes par-ci, des coups de foudre par-là qui malheureusement sont difficilement supportés par ces tendres adolescents inexpérimentés si bien que des hostilités naissent dans les couples amourachés et des actes sexistes violents peuvent survenir à tout moment. Certaines relations « amoureuses » excèdent parfois les limites et aboutissent à des conséquences néfastes. Il suffit de passer devant les lycées pour remarquer cet esprit « ouvert » des lycéens et lycéennes qui semblent rejeter toutes les contraintes sociales et morales, sans scrupules ni remords. Sans parler des rendez-vous qui s'organisent loin des yeux, dont certains sont à l'origine de malheurs irréparables ! Des filles encore adolescentes, aux manières gracieuses, finement habillées et maquillées à la mode, sont interpellées par leurs copains et tout commence par de futiles taquineries pour passer aux premiers flirts et la suite pourrait être désastreuse ! Même les filles sérieuses ne sont pas épargnées et se trouvent victimes au moins d'insultes ou de gestes déplacés de la part de certains garçons effrontés.

...Et les solutions ?
Il est vrai que la mixité se doit d'être repensée, car dans les classes mixtes, de nombreux élèves en souffrent vraiment.
Dans certains pays on commence à envisager des solutions. Aux Etats-Unis, la mixité n'est plus obligatoire dans les écoles publiques depuis 2000.
Dans d'autres pays, elle est autorisée seulement en classes préparatoires et primaires et interdites au collège et au lycée. Pour que les enfants réussissent mieux leur vie scolaire et soient protégés contre les différents vices, faut-il vraiment revenir à la bonne vieille séparation des sexes ?
En fait, certaines gens, chez nous, se basant essentiellement sur les aspects négatifs de la mixité préfèrent son abolition, comme seul remède à cette dépravation des mœurs chez nos élèves du secondaire. Or, en acceptant la fin de la mixité, déjà ancrée dans nos esprits et nos coutumes depuis longtemps, ne serait-ce pas un retour en arrière, au point zéro, où le garçon était considéré comme un prédateur farouche toujours en quête d'une proie fragile (la fille) et que par conséquent il faut l'éloigner pour protéger cette dernière? Ne serait-ce pas là une totale remise en question des bases mêmes de la démocratisation de l'enseignement et de l'égalité entre les sexes ? Pourquoi associer les retombées de ce déclin des valeurs morales chez nos jeunes à la seule existence de la mixité dans nos écoles ?
La mixité a certes contribué à ces débordements, mais elle n'est pas la seule à condamner. Il vaudrait peut-être mieux chercher les véritables causes de la dégradation des valeurs morales en dehors de l'école : la permissivité de certaines familles, les chaînes de télévision à caractère pornographique, l'impact de la publicité et de la mode, l'ouverture sur le monde à travers Internet et toutes ses possibilités offertes aux jeunes (sites divers, blogs, chat...), tout cela a certainement une grande part dans la dégradation de la situation. Plutôt chercher de meilleurs remèdes pour rétablir l'ordre et le respect, deux facteurs essentiels pour la bonne marche de la vie scolaire, que d'opter pour la suppression de la mixité.


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