Les éminents sexologues, et autres spécialistes de la procréation ont débattu ce week-end à Sousse d'un problème complexe. A savoir comment remonter jusqu'aux fondements réels entre Adam et Eve, c'est-à-dire le sexe et, par delà, la procréation ? La pomme de discorde, aujourd'hui, consiste en la grande propension de l'Humanité à cultiver le sentiment qu'elle est désormais une espèce en péril d'extinction. On procrée de moins en moins, en effet. Et le syndrome du surpeuplement a fini par installer " l'impotence ", et l'infertilité jadis conçues comme problèmes strictement conjugaux et par ailleurs, d'ordre clinique, mais qui prennent, aujourd'hui, des proportions sociales (et donc, sociologiques) avec leurs implications politiques. Les Canadiens, par exemple, viennent de tirer la sonnette d'alarme. Car les Canadiens de pure souche procréent de moins en moins et cela fait qu'à l'instar des sociétés européennes, la société canadienne vieillit à vue d'œil. Mais le péril pour eux - comme celui ressenti par les Allemands et les Français - consiste en la frénésie procréative des immigrés arabes. Même issu d'un mariage mixte l'enfant est arabe... Après l'arme du pétrole, les Arabes sortent l'arme de la procréation en terre non islamique. Bonjour les Croisades ! Chez nous, pays arabe de la monogamie, la perspective est autrement opaque. Le planning familial, notre crédo social de jadis contre le surpeuplement, a stérilisé le peuple tunisien. La population vieillit du fait du recul démographique. Et il y a à craindre qu'à terme, les Tunisiens (et les Tunisiennes) ne doivent se transformer en lapins (ou en castors) pour la survie de la race. Mais il n'y a pas que cela. Stress, gavage de protéines aux hormones, l'effritement de la culture du mariage et les rapports ultra-protégés ont fini jusqu'à tuer le plaisir. Et en plus, les tabous persistent : rares sont les couples qui vont étaler leur linge très propre devant un sexologue ou un psychiatre qui sait sortir les parties intimes (celles du péché) de ces fantasmes fabriqués par l'éducation familiale, elle-même façonné par les interdits religieux ! Cela se passe dans la tête, dit-on, alors que le problème se situe bien plus bas... Et que doit-on donner légalement à ces hommes en butte à l'impotence ? Si, bien des problèmes ont été résolus " in vitro ", si des mères-porteuses réussissent tant bien que mal à fabriquer des bébés pour des mères en plein drame d'infertilité, le débat autour du Viagra reste redouté en Tunisie. Le séminaire de Sousse aura soulevé cette problématique. Et, mine de rien, bien de spécialistes disent que la légalisation du Viagra en Tunisie, sauverait 40% des foyers tunisiens, de la séparation. On avait bien légalisé la pilule contraceptive. Pourquoi pas, finalement, cette pilule " pourceptive " ?