L'emploi est un droit. Ce n'est pas une faveur. Il est aussi du droit de tout tunisien (ou tunisienne) d'aspirer à un travail, l'un des réquisits des Droits de l'Homme. La conjoncture économique mondiale continue de balbutier. Partout on annonce même des pertes d'emplois, des fermetures d'usines avec leur cortège de précarité sociale, et de nivellement des seuils de pauvreté. Et pourtant, en Tunisie, nous restons dans une logique dynamique : tout se fait pour l'emploi et, plus particulièrement, pour les diplômés du supérieur et ceux d'entre eux, qui sont depuis un certain temps au chômage. Et, plus encore, le secteur public, censé se désengager depuis des années, reprend les rênes depuis la crise autant pour placer des garde-fous contre les chocs exogènes et les risques de dérives du marché financier, que pour assumer une bonne partie des demandes d'emploi additionnelles. Or, l'enjeu implique, en premier lieu, le secteur privé. Et il n'est pas indifférent que les recommandations tiennent à la consolidation des ponts - encore fragiles - encore l'université et le marché de l'emploi, c'est-à-dire, en gros, les entreprises. Il y a, en effet, un fossé entre la formation académique de l'université et la praticité (c'est-à-dire, l'expérience) exigée par les impératifs de performance immédiate de l'entreprise. Il s'agit, dès lors, de rechercher l'harmonie qui réconcilierait entre les deux entités. Et cette harmonie est subordonnée à deux conditions : - que l'université se replonge dans son environnement socio-économique, - que les décideurs, chefs d'entreprises tempèrent leurs préjugés réducteurs quant au niveau de l'enseignement. Pour le reste, les leaders des partis politiques, seraient bien inspirés d'avancer quelques suggestions positives. Le discours politicien, on en est gavé, en effet...