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L'heure est grave !
Hamadi Jebali fait le point devant la Constituante
Publié dans Le Temps le 24 - 01 - 2012

Alors que devant le siège de l'Assemblée constituante, les protestataires crient leurs détresse et mécontentement, on débat à l'intérieur du devenir d'un pays chancelant.
Face à une Tunisie totalement paralysée par les innombrables sit-in et les mouvements de rébellion, devenus d'ailleurs un phénomène de mode depuis un bon moment, les députés ont décidé de passer à la vitesse supérieure, invitant le Premier ministre actuel Hammadi Jebali pour débattre des questions d'insécurité et d'anarchie qui a gagné toutes les régions. L'heure est grave et l'économie connait un déclin des plus alarmants. Des décisions radicales s'imposent et le Premier ministre riposte.
En la présence des différents représentants du gouvernement actuel, de son porte-parole et des députés, les débats commencent avec le mot du Premier ministre, un discours qui n'a laissé personne indifférent.
Jebali et les chiffres alarmants
Deux jours après son interview donnée à la télé, et durant laquelle le Premier ministre a pointé du doigt certaines forces politiques ayant perdu aux élections et d'autres ayant travaillé pour l'ancien régime quant aux mouvements d'anarchies qui ont ébranlé le pays ces derniers temps ; Jebali a fortement dénoncé, hier, lors de la séance plénière urgente consacrée sur l'état d'insécurité, les sit-in et les grèves générales itératifs. Paralysant la situation économique et perturbant le processus démocratique, ces mouvements de protestation ont été considérés par le Premier ministre comme la cause directe de la fermeture de plusieurs usines et entreprises, aussi bien que la suspension de nombreux projets d'investissement.
M. Jebali appelle à l'action car la situation est urgente. Il a, par la même occasion, présenté des chiffres inquiétants sur l'état où est enfoncé le pays que cela soit sur le plan social ou économique. Il rappelle que le dialogue reste le meilleur allié pour pouvoir avancer et annonce qu'il est ouvert à toutes les propositions et les négociations afin que cesse cette vague de protestations et que des projets soient réellement concrétisés.
Députés dépités et sur les dents
Durant de longues heures, on conversait. Chaque député avait son mot à dire et exposait son point de vue et les solutions qu'il voyait logique pour que la situation soit reprise en main.
Les raisons qui ont engendré ce raz-de-marée de revendications, de grèves et de violence, ont été interprétées différemment. Si certains élus ont expliqué cela par la précarité de la situation sociale et économique, d'autres ont parlé de ces fameuses forces occultes qui aiguisent la colère populaire afin que le pays replonge dans le chaos. Malgré les causes intrinsèques et patentes qui engendrent les grèves générales dans plusieurs régions, on se plait à pointer du doigt l'Opposition ou les partis politiques qui ont perdu durant les élections. Chose qui a provoqué le mécontentement des représentants de la Gauche qui attire l'attention sur la vraie problématique du chômage, de la pauvreté, de la misère et de la privation de tout programme économique dans les zones reculées.
Entériner et réitérer les causes pourvu que ça change !
On s'entête à inventer des raisons politiques derrière cette vague de mécontentement. On s'accuse mutuellement et indirectement. On se plait à dire que c'est la convoitise politique et l'amour du pouvoir seraient derrière les grèves générales et la colère citoyenne.
On préfère se lancer des accusations au lieu de traiter la vraie problématique : la frustration d'une grande partie du peuple rongée par la misère et par l'oubli.
Fort heureusement, d'autres députés ont préféré sonner le tocsin et étayer un vrai discours en présentant de vraies solutions en parlant de l'urgence de la situation.
Chebbi a parlé du Nord-ouest où les ouvriers ne sont pas payés depuis cinq mois. D'autres n'ont le droit de bosser que neuf ou douze jours par mois car les investisseurs n'ont pas de quoi les payer. Quant à ceux, qui s'estiment chanceux et qui ont la possibilité de travaille 26 jours par mois, ils n'ont comme salaire que 230d. 230 dinars pour nourrir une famille, entre loyer, électricité, eau, nourriture et scolarité…
On parle aussi de 508 familles qui vivent dans le dénuement total suite aux arrêts de la pension de 200d octroyée par le gouvernement de Sebsi, une pension qui a été suspendue depuis le mois de décembre sans raison valable. L'intervenant rappelle au Premier ministre qu'il lui a donné le dossier de ces familles et que depuis silence radio, il attend encore la réponse. Le même député parle aussi de 2400 agents de l'ISIE, qui ont travaillé au sein de cette instance qui a baissé les rideaux. Ces 2400 personnes se trouvant de nouveau dans e chômage depuis la fin des élections, attendent tous les jours devant le siège de l'ISIE, pourvu qu'on leur explique le sort qui leur est réservé. En vain.
Le représentant de la ville du Kef parle d'une région qui était plus florissante du temps de l'occupation. Ironie du sort, depuis l'indépendance, le gouvernorat devient le logis de petites villes fantomatiques où pullulent pourtant de vraies compétences intellectuelles et des richesses naturelles insoupçonnables ! On demande à ce qu'il y ait de vrais projets publics à long terme qui rendrait à cette ville son équilibre. Il demande aussi au gouvernement d'annuler les intérêts sur les crédits pris par les agriculteurs afin que leur situation s'améliore.
Un des députés évoque l'état où vivent certains habitants de la capitale, à 8 km de Tunis, sans électricité, ni eau potable, ni infrastructure, mis à part le chômage. Une vie misérable en somme. «Que l'on ne s'étonne pas par la suite qu'ils sortent incendier, crier et voler ! ».
Solutions salvatrices à prendre en considération
Au lieu de présenter au peuple tous ces chiffres alarmants, chose qui aiguiserait plutôt la peur et la colère citoyennes, il aurait été mieux valu présenter des projets concrets pour instaurer de nouveau le climat de confiance entre le Tunisien et le gouvernement.
Les députés demandent à ce que l'on sorte de ce gouvernement de partis et de concurrence et choisir celui des compétences. Il faudrait positiver le dialogue et installer une aura de bonne intention clôturée par une feuille de route concrète dont l'issue est limitée dans le temps et dont la concrétisation est réelle, parce que le peuple en a ras-le-bol des châteaux en Espagne.
La décentralisation des pouvoirs économiques, le rééquilibrage de la coordination au sein de toutes les régions, le départ des chantiers des projets annoncés avant les élections et surtout le dialogue civil au lieu de la répression ou celui de l'anarchie, sont autant de solutions proposées par les députés pour que la situation s'améliore et que les esprits se clament.
Il faudrait aussi rendre à César ce qui lui appartient. Selon quelques députés, le gouvernement ne doit pas seul supporter le poids de ce qui se passe car c'est aussi le cumul de 23 ans de déclin. Par ailleurs, l'actuel gouvernement a à peine 1 mois, on ne pourra donc pas lui reprocher tout et lui demander l'impossible. Dans les pays démocrates, on donne trois mois aux nouveau corps ministériels pour s'accoutumer à leurs tâches et à leur personnel. Que dire d'un gouvernement qui vient tenir les rênes dans un pays qui git dans le précipice de l'instabilité socio-économique
On appelle aussi les intellectuels et les compétences à travailler dur pour soutenir le gouvernement à trouver une issue ce chaos.
Cette vague de pessimisme devra prendra fin. Seule solution : commencer réellement les projets dont n parle depuis quelque temps, lancer les chantiers surtout dans les régions sinistrées. C'est ainsi qu'on saura apaiser ces âmes errantes et cette soif de justice.
Melek LAKDAR

Interruption pour le match
A l'heure du match Tunisie-Maroc. La Constituante s'est accordé une pause, le temps de regarder le match, et après ils reprendront.


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