Le Temps-Agences-Le Premier ministre français, François Fillon, a lié hier le développement des relations économiques avec la Syrie aux "efforts" de Damas pour la paix au Proche-Orient, notamment dans le dossier du nucléaire iranien qui est "préoccupant". Lors d'une conférence de presse à Damas, Fillon a souhaité "passer à la vitesse supérieure et intensifier nos partenariats" économiques actuellement "très inférieures à leur potentiel". Mais, avait-il prévenu peu auparavant, "l'une des conditions de la poursuite d'un développement économique en Syrie est la paix et la sécurité". Selon lui, "la Syrie a un rôle fondamental dans l'établissement de la paix au Proche-Orient. Pour que la situation s'améliore, il faut que chacun fasse des efforts". Evoquant les dossiers où la Syrie peut jouer un rôle, le chef du gouvernement français a notamment mentionné l'Iran qui refuse, malgré des sanctions de l'ONU, de suspendre ses activités nucléaires sensibles soupçonnées de cacher un volet militaire. "La paix passe par un changement d'attitude du gouvernement iranien", a-t-il lancé. Il a qualifié de "préoccupant" le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et mis en garde contre "l'adoption dans les prochaines semaines de nouvelles mesures par le Conseil de sécurité des Nations unies". "Nous souhaitons que la Syrie nous aide dans cet effort pour que l'Iran renonce à des décisions dangereuses pour la paix dans le monde", a-t-il expliqué. Mais son homologue syrien, Mohammad Naji Otri, lui a signifié une fin de non-recevoir. "Nous avons toujours appuyé l'emploi pacifique de l'énergie nucléaire, c'est un droit", a dit Otri. Celui-ci a appelé à une "dénucléarisation de la région" car selon lui "la menace vient de la puissance israélienne". Concernant les négociations de paix israélo-palestiniennes, gelées depuis la guerre de Gaza (décembre 2008-janvier 2009), François Fillon a répété que Paris ne transigerait "jamais sur la sécurité de l'Etat d'Israël et la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant et démocratique dans des frontières reconnues et sûres".