Un éclairage particulier nous a été apporté afin de mieux faire connaître le champs d'action et le programme des événements 2010 que compte présenter l'Institut Français de coopération en Tunisie dans tous les domaines ; universitaire, scientifique, technique, linguistique , éducatif et culturel. C'était lors d'un déjeuner de presse qui nous a réunis dernièrement, en présence de Mme Laurence Haguenauer, directrice de l'IFC, Irène Bourse, attachée culturelle, Dominique Blay, attaché de coopération universitaire, responsable de Campus France, Dominique Bergouignan, chargé de mission, Bureau du Livre , directeur des Médiathèques, et Houria Abdel Kéfi, responsable de la cellule de communication. Le but était bien évidemment de souligner l'importance accordée à la coopération française en Tunisie qui s'inscrit dans le cadre d'un accord de partenariat global entre les deux pays et du dialogue euro-méditerranéen . L'IFC et le SCAC (Service de Coopération et d'Action Culturelle), oeuvrent ensemble pour mener à terme une action qui est loin d'être minime, vu les enjeux que cela porte. Solidarité avec IBLA et Haïti Le dossier présenté par l'équipe de l'IFC se propose de fournir entre autres, les grandes lignes de sa programmation culturelle en rappelant son acte de solidarité avec IBLA à la suite de l'incendie qui a ravagé la bibliothèque le 5 janvier dernier. Car, sur un total de 34 000 documents, 12 000 ont brûlé et 8 000 autres, endommagés par l'eau… L'IFC se porte acquéreur pour la bibliothèque - connue pour sa richesse patrimoniale en matière de littérature et d'études des sociétés tunisienne et arabe - d'un serveur informatique à grande capacité qui permettra le stockage de données et la diffusion sur Internet. Une action citoyenne, et en prise avec l'actualité et les préoccupations de l'heure, comme celle accomplie par les établissements français en Tunisie, en faveur de Haïti , sinistré par un terrible tremblement de terre. Le jeune homme de Byrsa En matière de patrimoine , conservation et restauration, la France vient en tête de liste en apportant son assistance et savoir faire. Un squelette en parfait état de conservation a été découvert en 1994, sur le site du musée de Carthage par Jean Paul Morel, archéologue français. Le SCAC, sous l'impulsion et la direction d'organismes tunisiens, œuvre à réaliser un projet novateur ; après moulage de son crâne, ce squelette fait l'objet d'une dermoplastie, véritable reconstitution anthropométrique, dans les ateliers Daynes à Paris. Cette reconstitution permettra par ailleurs au grand public, de rencontrer presque en chair et en os, un Carthaginois ayant vécu à la période punique . De même que cette technique de reconstitution sera utilisée pour la première fois en Tunisie. Autre mission relevant de ses prérogatives, le Service de Coopération et d'Action Culturelle participe au débat d'idées en Tunisie et à la construction de la société du savoir en soutenant par différents moyens, un grand nombre de manifestations scientifiques, colloques, séminaires, congrès, journées d'études etc… Aide à la publication S'agissant du programme d'aide à la publication « Salah Garmadi », l'IFC lance un appel à projets auprès des éditeurs tunisiens, qui concernent des ouvrages en langue française ou des traductions , (du français vers l'arabe et de l'arabe vers le français) . Les dossiers de candidature - nous précise- t-on - seront examinés par une commission qui se prononcera en fonction des objectifs, tel que le soutien à la qualité professionnelle de l'édition en Tunisie. Dans cette perspective, la structure de la maison d'édition, ses contrats d'auteurs, son plan de communication et sa politique de diffusion- distribution feront l'objet d'un examen attentif avec en parallèle, l'activité des jeunes éditeurs qui sera encouragée. Quant aux projets éditoriaux contribuant à la création et au débat d'idées, une attention particulière sera accordée aux essais et ouvrages à contenu intellectuel ; à la création littéraire contemporaine ; aux ouvrages pour la jeunesse ; aux bandes dessinées et aux livres contenant des illustrations originales ; au lancement des revues à contenu culturel, francophones ou bilingues. « La Collection », Design et Artisanat Une première publication rend compte du programme « Savoir et savoir-faire en partage », mis en place depuis 2008 par l'IFC . C'est une démarche pour valoriser l'artisanat tunisien et surtout, orienter ce secteur vers l'innovation avec la création de nouveaux modèles à partir des savoir-faire locaux dont notre pays abonde. L'expérience est édifiante ; tout au long de l'année écoulée, 10 designers internationaux et autant d'artisans, de créateurs tunisiens sans oublier l'apport prospectif des étudiants, ont participé à la conception de la « Collection ». Chaque designer a été associé à un artisan et ensemble, ils ont conçu un ou plusieurs objets dans des secteurs identifiés préalablement : tissage, cuir, fibres végétales art du feu et de la terre , etc… L'ouvrage retrace 10 ateliers de conception, allant de l'esquisse à l'élaboration du prototype, réunissant ainsi des compétences aussi diverses que variées. Aura lieu par ailleurs les 15, 16 et 17 mars prochain ( dans le cadre du Salon de l'Artisanat qui se tiendra au Palais des expositions du Kram) , un colloque sur « Le design : les enjeux socio-économiques et culturels » ; une occasion pour évoquer les différents profils de la profession et les diverses modalités d'exercice du métier, en présence de nombreux professionnels tunisiens et français, dont la designer Matali Crasset, qui évoquera la conception d'un hôtel à Nefta. L'action culturelle française à l'Etranger ( 150 Instituts et Centres disséminés à travers le monde), fait couler actuellement beaucoup d'encre au plus haut niveau en France . Car pour beaucoup d'observateurs, le rayonnement culturel de ce pays souffre du manque de stratégie et de moyens… La création d'une grande Agence baptisée « Victor Hugo », chargée de la promotion de la culture française et qui regrouperait à la fois, Culture France ainsi que les Centres et Instituts culturels à l'Etranger, pourrait contribuer à rationaliser l'action culturelle française hors de ses frontières et lui donner davantage de cohérence et de visibilité.