R.agent administratif dans une société de vente de matériel électrique, accomplissait son travail convenablement et rien n'est venu altérer ou mettre en cause la confiance que lui faisaient ses employeurs. Il lui est même arrivé de gérer seul et pendant plusieurs jours, les affaires de la société et ce, en l'absence de ses supérieurs. Un jour alors qu'il était absorbé par le traitement de plusieurs dossiers, son patron le convoqua dans son bureau et lui reprocha la manière avec laquelle il a traité certains dossiers. Ce reproche a fait que R. s'est senti lésé. Alors qu'il pensait avoir des compliments du patron, le voilà sermonné. Il ne put accepter l'attitude de son patron qu'il considéra comme une humiliation, et à laquelle il réagit d'une manière virulente. Ce qui obligea son employeur à prononcer une mise à pied préalable à un licenciement, à son encontre. Ayant quitté le bureau du Directeur dans un état d'énervement, regrettant avoir donné le meilleur de lui-même, le voilà qu'au moment où il traversait le parking, il a vu à l'intérieur d'une camionnette dont les vitres étaient ouvertes une sacoche qu'il prit subrepticement et sans avoir été remarqué par personne. Il s'est avéré que c'était la sacoche du patron puisqu'elle contenait ses papiers personnels ainsi que plusieurs carnets de chèques. Quelque temps plus tard et afin de faire face à des dépenses urgentes, il se contenta de falsifier un chèque d'un montant de 400 dinars pour le remettre à un commerçant en garantie de payement. Il pensait pouvoir régler son dû dans les meilleurs délais. Malheureusement ce ne fut pas le cas et c'est ce qui obligea le commerçant à verser le chèque. Les responsables de la banque, ayant douté de la signature, ils ont réexpédié le chèque à son propriétaire à savoir le patron de la société. Ce dernier après vérification de l'écriture avait la certitude qu'il s'agit d'un des chèques volés de la camionnette le jour du renvoi de l'agent administratif. Il s'est adressé alors aux auxiliaires de la justice pour leur fournir la preuve que le voleur de la sacoche était bien son ex-employé. Le patron a reconnu même son écriture . Un mandat de recherche a été lancé contre R. Ce dernier a été arrêté. Interrogé, il a avoué avoir été l'auteur du vol de la sacoche, c'était en quittant la société, il était dans un état coléreux sentant qu'il a été victime d'une machination de son patron qui cherchait des prétextes pour le renvoyer. En voyant la sacoche dans la camionnette, il a voulu se venger. Concernant le chèque, il a déclaré qu'il l'a effectivement libellé lui même en y apposant une fausse signature, mais il l'a remis en tant que garantie et il n'avait jamais pensé que le bénéficiaire allait le verser. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis à l'effet d'être jugé pour vol et falsification de chèque. Il a réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire ainsi que devant le juge d'instruction. Il a demandé la clémence du tribunal. Son avocat a essayé de reprendre l'affaire à ses débuts en expliquant aux juges la frustration qu'a eu à subir son client. Bien entendu cela ne justifie en aucun cas l'acte de vol et de falsification du chèque en question. Il a sollicité les circonstances atténuantes pour son client. Cependant, l'accusé a été condamné à 4 ans de prison ferme.