Sans vouloir faire florès ou du prosélytisme je suis fièvre, moi femme tunisienne, comme toutes mes compatriotes femmes, de ces jeunes filles tunisiennes, qui ont levé très haut l'étendard de notre chère patrie, en Egypte, lors de la coupe d'Afrique des Nations de Handball. La performance de se classer deuxième de la compétition avec un point d'écart lors de la finale contre l'équipe de l'Angola, cette icône du Handball africain, restera à jamais dans la mémoire collective comme un défi lancé, à tout phallocrate " has been ". La femme tunisienne descendante de Didon, fondatrice de Carthage l'éternelle, est présente et prête, comme son frère tunisien, à faire briller de tout son éclat notre pays plusieurs fois millénaires. L'image de ces jeunes filles, battantes et décidées, doit être répandue dans la Tunisie profonde, pour galvaniser encore plus, la volonté de la femme tunisienne de partager avec son frère tunisien le devoir sacré de défendre la patrie et de l'honorer. La femme tunisienne est l'alter ego de son frère tunisien. Elle est digne de toute la confiance due à tout citoyen. Et c'est ce point-là que je voudrais évoquer pour mieux intégrer la femme tunisienne dans la Société, une et indivisible. Alors ? Alors pourquoi les grandes associations sportives tunisiennes ont-elles supprimé les sections féminines dans certaines disciplines sportives comme le Handball ? Quel motif légitime peut-il justifier cette exclusion ? Le manque de moyens suffisants pour gérer toutes les disciplines sportives dans une association justifie-t-il le fait que c'est la femme, finalement, qui doit en faire les frais ? Pourquoi cette vision " discriminatoire envers la femme " ? C'est cette mentalité, qui malheureusement encore ancrée dans certaines structures mentales désuètes, qui fait que la femme n'est vue que comme l'accessoire et non le partenaire à part entière de son associé le mâle. Rien ne justifie cette vison. Notre Livre Saint, que d'aucuns interprètent faussement pour des fins inavouées, nous interdit de faire de la surenchère. Dieu n'a-t-il pas sermonné ceux qui s'acharnent à vilipender leurs semblables ? N'a-t-il pas dit dans sa sourate " El Omrane " verset 71 " ô gens du Livre, pourquoi mêlez-vous le faux au vrai et cachez-vous sciemment la vérité ? " N'a-t-il pas dit clairement que la femme et l'homme sont la résultante d'un seul être ? Il dit dans le premier verset de la Sourate " AN-Nisa " : " ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes ". N'est-ce pas là la preuve que Dieu a créé un duo inséparable dans l'œuvre bienfaisante pour la société ? Alors pourquoi ne pas considérer la femme comme l'égal de l'homme en lui accordant l'attention dont elle est digne en mettant tous les moyens, sans aucune exclusion ou discrimination de quelque nature que ce soit, pour développer le sport féminin dans notre pays ? Pourquoi donc permettre à des associations, dont l'histoire s'identifie aux valeurs patriotiques, d'exclure les sections féminines dans certaines disciplines sportives ? Appel je fais à toutes les volontés sincères, pour soutenir la femme sportive et pour endiguer les visions sectaires. Il faut réhabiliter la femme en exploitant ses capacités intellectuelles, bien sûr, mais aussi ses capacités physiques. Mme Mongia DACHRAOUI