Hacker est « à l'origine un mot anglais signifiant bricoleur, bidouilleur, utilisé pour désigner en informatique les programmeurs astucieux et débrouillards. Plus généralement il désigne le possesseur d'une connaissance technique lui permettant de modifier un objet ou un mécanisme pour lui faire faire autre chose que ce qui était initialement prévu», il s'agit en fait de la définition de ce terme qui ne cesse de faire autant l'échos dans le monde qu'en Tunisie. Nous entendons parler ces dernier temps des jeunes hackers qui s'introduisent illégalement dans les comptes des célébrités, qui se permettent de récupérer des données strictement personnelles et/ou de commettre des crimes de vol dans les comptes bancaires. Maîtrisant parfaitement les mécanismes de sécurité informatique, ces « petits génies » se forgent une réputation de cybercriminels sans s'en rendre compte surtout au début de leur « carrière ». La nouvelle provenant de France, où un jeune âgé d'une vingtaine d'années a réussi à s'infiltrer illégalement dans les comptes personnels de Barack Obama et Britney Spears, ne sera pas certes la dernière. Ce jeune hacker croll ou plutôt « le gentil pirate » risque la prison. Don qui se développe très tôt Dès leur jeune âge, les pirates développent des capacités dans le domaine. Ils passent la plupart de leur temps à naviguer sur Internet, décrypter les codes de sécurité et discuter sur les forums conçus pour cette activité. Inconscients des risques qu'ils encourent, ils se trouvent piégés par l'acte de piratage. Il s'agit notamment du cas du tunisien Houcem Eddine Ben Amor âgé de 15 ans. Qualifié comme étant le plus jeune pirate tunisien, il a fait la Une de notre consœur « Assabah » dans son édition de samedi 27 mars. Il déclare qu'il a commencé à découvrir le monde d'Internet à l'âge de six ans. « Trois ans après j'ai piraté le premier site », annonçait Houcem avec fierté tout en ajoutant que « c'est à partir de là que j'ai appris à décrypter les codes de sécurité et franchir les barrières électroniques ». Cette déclaration s'applique certes à plusieurs autres jeunes Tunisiens qui manipulent les outils Internet parfaitement mais malheureusement illégalement. Ces opérations s'effectuent en groupe ou individuellement sans le contrôle ou la supervision des parents. Influencés par l'idée que leur progéniture maîtrise convenablement l'outil informatique, ils ne songent pas aux actes criminels qu'ils peuvent commettre dont le piratage, l'escroquerie en ligne ainsi que d'autres fraudes. Ils les encouragent indirectement à aller plus loin en les laissant face à l'ordinateur sans orientation. Isolés, emportés par le monde virtuel, ces jeunes pirates naviguent des heures et des heures sans contrôle. Houcem déclare qu'il passe une moyenne de 9 heures quotidiennement à explorer les secrets du monde virtuel pour atteindre les 12 heures lors du wee-kend. Il se vante de pouvoir pirater tous les sites, tous genres confondus, aussi compliqués qu'ils soient. Mais « je ne me permets pas d'arnaquer les gens ou de voler leur argent », témoigne le pirate. Mieux encore il a manifesté une grande volonté à lutter contre ces actes. Sommes-nous en face d'un hacker croll, c'est-à-dire en face d'un gentil pirate ? C'est clair que oui. D'ailleurs, Houcem aspire à poursuivre une formation en sécurité informatique pour contribuer dans la protection des sites et des réseaux informatiques. Il importe de dire à cet effet que même les « hackers croll » autrement dit les gentils pirates risquent d'être poursuivis par la loi. Ils sont classés en tant que fraudeurs parce qu'ils décryptent illégalement les comptes et les mots de passe des autres. Il s'agit notamment du cas du jeune français. Le rôle de la sensibilisation Attirer l'attention des jeunes sur ce point est d'une importance majeure. Il faut qu'ils soient informés sur les dangers qu'ils encourent une fois qu'ils utilisent illégalement Internet ou autres supports virtuels. Les encadrer et les orienter est également primordial pour les protéger contre la cybercriminalité. Ce sujet a d'ailleurs était largement débattu lors du congrès « des défis de la sécurité informatique » organisé la semaine dernière à Mahdia. Conscient de l'importance de cette question, M. Samir Laâbidi, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Education Physique a même annoncé qu'une formation spécifique sera accordée à ces jeunes gentils pirates. « Ils poursuivront une formation dans nos banques essentiellement en matière de sécurité informatique », d'après Assabah du 26 mars. Une décision prometteuse et surtout à saluer. Mais qu'en est-t-il des pirates qui travaillent toujours en cachette ? Serons-nous capables de les repérer facilement et de les orienter avant qu'ils ne dérivent ? A priori cette mesure ne concernera que les hackers croll qui s'amusent à s'introduire illicitement sur des comptes personnels des internautes et franchir les barrières de sécurité des réseaux sociaux comme dans le cas de Twitter. Car ces derniers n'hésitent pas à se montrer et à dire haut qu'ils osent déchiffrer les codes de sécurité des différents sites. Mais seront-ils capables de ne pas céder à la tentation d'arnaquer les gens ? Serons-nous capables réellement de les encadrer et d'exploiter leurs compétences positivement ?