Devenues aujourd'hui un pilier du développement de l'économie nationale et un véritable stimulant de la création d'emploi, les PME sont appelées à s'intégrer dans l'économie mondiale. Comment ? Un seul moyen : l'export. Le défi est important certes. Mais des mécanismes ont été mis en place afin de faciliter le processus d'internationalisation des PME à travers l'exportation. Toutefois et les dirigeants des ces unités de production le confirmeront : exporter en tant que PME s'annonce rude et difficilement accessible. Combien de moyens matériel et immatériel faut-il pour pouvoir se développer à l'international et mener à bon port l'activité de l'exportation. Engagé dans cette voie, le Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprise (CJD) de Sousse a apporté une réponse pertinente : le projet «Osez l'export ». Il a organisé récemment, dans ce cadre, en collaboration avec l'UTICA Sousse, le CEPEX, le FAMEX, l'C.C.I.C et l'IHEC Sousse une journée, de réflexion et d'échanges autour du développement des PME tunisiennes à l'international. Il s'agissait de mettre en relation directe les responsables et dirigeants des PME avec les hauts responsables des organismes publics afférents au domaine de l'exportation. Le but étant de prodiguer les conseils pratiques et utiles aux entrepreneurs afin de mieux se positionner à l'échelle internationale. De plus, les PME participantes ont pu bénéficier d'informations concernant les mécanismes et les opportunités d'appui et de financement à l'export mis en place par le CEPEX et le FAMEX. Par ailleurs, une étude établie sur les potentialités et les freins à l'export a été présentée visant une meilleure compréhension des besoins des PME à l'export. Stratégie en quatre étapes Le CJD Sousse a mis en place un projet baptisé « Osez l'export » destiné aux PME tunisiennes qui ambitionnent de se développer à l'international. L'organisme les aide, en outre, à créer et à disposer des ressources nécessaires pour réussir leur lancement sur les marchés extérieurs. Et le postulat de l'économie tunisienne en la matière ne peut qu'encourager une telle initiative. En effet, durant les deux dernières décennies, les accords bilatéraux dans le domaine du commerce et de l'investissement que la Tunisie a signés, se sont multipliés. Citons à titre d'exemple, les 27 conventions de non double imposition signées avec des pays de l'Europe, de l'Amérique du Nord et l'Union du Maghreb Arabe. Tout est bon donc pour mettre en course les PME. Le CJD Sousse a fixé pour une durée de réalisation du projet « Osez l'export » de neuf mois à partir du 1er mars 2010. Aucun critère précis quant à la sélection de la PME éligible à ce programme, il suffit qu'elle soit motivée et intéressée par l'exportation. Par ailleurs, et comme pour tout projet, une stratégie a été établie dans ce sens, et comprenant quatre principales étapes. Il s'agit d'abord de la sensibilisation et l'information consistant dans l'essentiel à mettre à la disposition des PME l'information utile, pertinente et actualisée. Ensuite, place à la formation, une étape cruciale permettant au PME- à peu de moyens- de s'approprier d'un profil international en apprenant les outils du commerce extérieur. A ce titre, le CJD entend organiser des ateliers et des formations concernant plusieurs thèmes notamment les études de marché, la logistique, les aspects financiers du commerce et le Plan d'export. Puis, il y a l'étape de la préparation, celle d'un plan structuré à l'exportation. Compte tenu de l'importance des tâches incombant au plan, les dirigeants des PME s'y engageant seront accompagnés par les structures concernées. Enfin, place à la prospection et au lancement sur le marché extérieur proprement dit. Le projet « Osez l'export » a concocté pour les adhérents tout un programme de visites de foires et de salons et des missions à l'étranger afin qu'ils puissent rencontrer leur vis-à-vis étrangers avec lesquels ils projettent d'entreprendre l'export. « L'Export Day » L'Export Day ou la journée dédiée à l'exportation a fourni l'occasion d'un tour d'horizon du secteur du commerce extérieur tunisien entre réalité et perspectives, après quoi une présentation de l'enquête sur « les PME tunisiennes à l'export a été faite donnant suite à une explication du Famex 2. En attendant le Famex 3 qui est en cours de préparation par une équipe du Cepex et de la Banque Mondiale, le Famex 2 continue d'être opérationnel jusqu'au mois de mars de 2011 alors qu'il était prévu au préalable qu'il prenne fin courant mars 2010. Pour rappel le Famex 2 est un mécanisme d'assistance technique et financière dont peuvent bénéficier les entreprises exportatrices ainsi que les associations professionnelles. Depuis 2005, 1282 entreprises ont été « famexées », un chiffre qui a dépassé l'objectif fixé qui était de 1000 entreprises et 40 Associations Professionnelles. Par ailleurs, des questions ont été soulevées quant à l'effort d'exportation des PME tunisiennes, des conditions qu'il faut remplir pour adhérer au programme Famex et notamment les opportunités qui se présentent sur les différents marchés étrangers. Il existe en fait nombre de problématiques relevant du processus d'exportation notamment logistique et financier. M. Abdelatif Hammem, Président Directeur Général du Cepex a précisé qu'au sein du Cepex, une cellule a été mise en place afin de noter les différentes contraintes et autres difficultés rencontrées par les entreprises exportatrices et de trouver les solutions pertinentes qui peuvent répondre aux besoins de celles-ci. Le Cepex étant, comme l'a noté M. Hammem, l'exécuteur de la volonté du gouvernement en matière de stratégie d'exportation, essaie tant bien que mal de réussir à assister le plus grand nombre d'entreprises exportatrices dans les meilleures conditions. Sachant que l'exportation est excessivement complexe, le taux de déchet des entreprises « famexées » est de 30%, ce sont celles qui ont bénéficié du programme Famex mais qui n'auront pu atteindre l'objectif d'exportation. Le projet « Osez l'export » est, en effet, un projet ambitieux. Nos PME qui deviennent exportatrices en dépit de leur petite taille, c'est en effet, osé comme projet. Mais, il est tout à fait réalisable grâce, justement, à des programmes bien ficelés et intégrant toutes les composantes annexes à l'activité de l'export. Tout doit être pris en considération, car réussir sa mission de développement à l'international convient, par effet d'entraînement, à la réussite du développement national.