Le nouveau directeur de l'Agence Internationale de l'Energie atomique, le Japonais Yukia Amano appelle à une pression concertée sur l'Iran. Son appel ne spécifie pas s'il s'agit de pressions diplomatiques ou de sanctions. L'essentiel est que cet appel satisfait les grandes puissances et renforce leur thèse selon laquelle le nucléaire iranien n'est pas seulement à caractère pacifique comme l'affirme Téhéran. En déclarant que " l'Agence Internationale ne peut exclure que les activités sensibles de Téhéran comportent un volet militaire visant à doter l'Iran de l'arme nucléaire ", Yukia Amano, fournit aux Occidentaux un argument majeur pour convaincre les récalcitrants, la Chine et la Russie, du bien-fondé de leurs soupçons. La finalité est que ces deux pays, privilégiant encore la voie du dialogue, donnent enfin leur aval à un durcissement des sanctions contre l'Iran. Il s'agit d'une occasion inespérée pour les grandes puissances au moment où ils discutent d'un quatrième train de mesures cœrcitives. Mais, il faut rappeler que ces discussions se déroulent en marge de la Conférence de suivi du Traité de non prolifération nucléaire (TNP) au siège des Nations-Unies, à New York, Or, le président iranien a réitéré la volonté de son pays de rester membre du TNP et de l'AIEA, c'est-à-dire, que les sites nucléaires iraniens resteront ouverts aux inspections de l'Agence onusienne. Ceci est non sans attirer l'attention sur des pays non signataires du TNP mais qui disposent de l'arme nucléaire, Israël, par exemple. Que peut-on contre elle si on ne veut pas être taxé de pratiquer la loi de deux poids deux mesures. En tout cas, le directeur de l'AIEA demande aux pays membres de l'AIEA de " réfléchir sur la manière de convaincre Israël de signer le TNP ". Une proposition qui ne semble pas faire route puisque Washington a déjà prévenu que le processus de paix israélo-palestinien est prioritaire à toute discussion sur la situation nucléaire au P.O. Autrement dit, un tel débat est renvoyé aux calendes grecques.