Nous assistons étonnés, voire choqués à un show exceptionnel qu'offrent nos deux candidates tunisiennes à l'émission de la Star Ac, version arabe. Ce n'est pas par leurs prestations, ni par leur talents qu'elles se font remarquer. D'ailleurs ceux qui ne suivent pas la Star Academy n'entendent parler que de leur arrogance, leur insolence et particulièrement pour l'une d'entre elles. Leurs vidéos circulent sur le net et les caméras au château se concentrent sur elles. Normal, elles assurent un « dirty show » de quoi faire augmenter l'audience aux dépens de la réputation de notre peuple, sinon comment expliquer qu'elles n'aient pas été obligées de quitter les lieux ? Bagarre entre les deux concitoyennes La première fois qu'on a entendu parler des deux Tunisiennes – pour ceux qui ne suivent pas l'émission – c'est en regardant une vidéo sur Internet, ou même la scène sur la télé, des deux concitoyennes en train de se chamailler. Comble de l'indécence, La première se laisse aller sans gêne au débordement verbal : insultes et menaces de mort, haussant la voix, la deuxième à la crise d'hystérie, évanouissement et sanglots, état pathétique et cris stridents. A un certain moment de la bagarre, les autres concurrents de la Star Academy ont dû intervenir pour séparer les deux filles qui allaient en venir aux mains. L'un des camarades tentait vainement de leur rappeler qu'elles sont du même pays, rien à faire. La présence des caméras et le fait qu'elles sachent que cela passe en direct, ne les en ont point dissuadées. Gros mots Une deuxième séquence vient ensuite nous surprendre encore plus. L'une des deux « représentantes de la Tunisie » donne des conseils à une camarade concernant le « self control » et comment réagir face aux autres. Elle lui rappelle qu'elle est là uniquement pour remporter le titre et ne devrait pas laisser quelqu'un d'autre lui faire perdre cet objectif de vue, ni lui faire perdre son « self control ». Jusque là, cela semble normal, sauf que l'on sait que la candidate tunisienne n'applique pas vraiment ses propres conseils. Pire : pour convaincre sa camarade et pour lui expliquer en deux mots comment elle doit ignorer les autres, elle utilise des termes puisés du jargon vulgaire de la rue. Dans une autre séquence, elle se laisse aller aussi au même vocabulaire, haussant la voix, menaçante et hors d'elle. Le dernier show en date Peu avant la fin de semaine, les deux Tunisiennes récidivaient : claquement de porte, cris, gros mots. La cause du différend est une danse que l'une semblait copier sur l'autre. A les voir se disputer, on croirait deux gamines de la maternelle, seulement avec beaucoup de jargons de la rue, des ghettos… Cela ne leur suffit pas et sachant qu'elles sont suivies par des milliers de téléspectateurs arabes et, même, par une communauté chrétienne arabe, qui a beaucoup de respect pour ses propres valeurs religieuses, notre chère concitoyenne passe au blasphème dans la surprise et le choc de ses camarades qui, tous confondus, ont commencé à balbutier, implorant le pardon de Dieu. Ce n'est pas cela être tunisienne. Aucune impunité ? Nous ne pouvons certes pas faire la morale à des filles. On ne peut pas leur infliger une peine pour la mauvaise réputation et image dont elles nous ont gratifiés, par contre, on pourrait s'abstenir de les inviter à des émissions télé à leur retour. On pourrait même les interdire de concerts et de se produire sur scène. En tous les cas, le voyeurisme de ceux parmi les téléspectateurs arabes qui nous envient le degré d'émancipation de la femme tunisienne, a tout l'air d'être plutôt débridé, vicieux et vieux jeu. Ces deux hystériques ne sont pas l'archétype de la femme tunisienne. Une femme tunisienne libre certes, émancipée mais pudique et éduquée. Et finalement, nos apprenties-starlettes sont à plaindre : la Star Ac et un système qui dénature l'authentique. Gare à celui, ou celle, qui y perd son âme.