L et R deux amis habitant le même quartier, la même ruelle. Deux voisins de longue date. Ils se voyaient régulièrement. L'un travaille dans une entreprise de construction de bâtiment, tandis que l'autre est journalier. Régulièrement, ils sortaient ensemble. Au cours du mois de Février 2009 vers 19H, ils ont quitté un restaurant au centre ville après avoir accompagné le dîner par une belle cuite à tel point que lorsqu'ils se sont trouvés dans la rue, ils ne savaient pas quoi faire. Le hasard a mis sur leur chemin quelqu'un. Il était adossé au mur, en communication téléphonique, il utilisait son portable. Il était entrain de parler quand tout d'un coup, L et R lui tombent dessus et le tabassèrent. Une fois au sol, ils lui ont subtilisé son téléphone portable. Pas loin de là se tenaient des policiers qui, à la vue de ce qui se passait, se sont lancés à la poursuite des deux individus. Ils n'ont pu arrêter que L. Son ami R a pris la fuite. Il est resté, tout le long de l'enquête, considéré en fuite. La victime ainsi que L ont été conduit au poste de police. La victime a relaté les faits en déclarant que ses agresseurs lui ont volé son portable. Il a déclaré avoir été agressé sans aucun motif valable. C'est donc en état d'arrestation que L a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de cette agression. A l'appel du deuxième inculpé R aucune réponse. Le juge a décidé de le juger par défaut. Il a entamé l'interrogatoire de L qui a nié avoir volé le portable en mettant le tout sur le dos de son ami en fuite. Puis quand ce fut le tour des avocats de plaider, celui de l'inculpé en fuite a fait savoir au juge que l'inculpé est présent dans la salle ainsi que le plaignant. L'avocat a prié le juge de les entendre. C'est ainsi qu'il y a eu une confrontation entre les trois personnes. Le plaignant a déclaré qu'il a été agressé mais ne se rappelle plus du signalement de ses agresseurs sauf celui qui est arrêté, en l'occurrence L R a déclaré qu'il n'était pas présent au moment des faits et qu'il n'avait pas accompagné son ami au restaurant et qu'il s'agit d'une accusation calomnieuse. L'avocat de L a plaidé les circonstances atténuantes en faveur de son client. Il a prié le juge de considérer le délit comme étant une agression et non un vol. L'avocat de R a plaidé l'acquittement en déclarant que son client a mis fin au domaine de la délinquance depuis sa dernière libération. Il travaille et gagne sa vie honnêtement. Avait-il besoin de tabasser quelqu'un pour lui subtiliser son portable dont la valeur ne dépasse pas les 50 Dinars. C'est contre toute logique. Après la plaidoirie des avocats le juge a décidé de garder le deuxième inculpé R en détention jusqu'à l'énoncé du verdict. Après les délibérations les juges convaincus de la culpabilité des deux inculpés les ont condamné à une peine de quatre ans de prison ferme pour chacun avec exécution immédiate pour R.