Un secteur stratégique pour l'économie nationale avec un chiffre d'affaires annuel de 3,5 Millions de dinars, le bâtiment et la construction offrent 300 mille postes d'emploi toutes spécialités confondues. Le secteur sera également marqué par l'édification des grands projets lors des dix prochaines années, d'où le besoin en main d'œuvre qualifiée et formée. Fini l'époque où les travaux se basaient totalement sur la force physique des ouvriers qui travaillaient dans des conditions difficiles et précaires. En fait les engins et les technologies sont en train de prêter main forte au secteur, c'est ce qui nécessite des employés formés et capables de s'adapter à la nouvelle donne. Dans ce contexte l'Agence Tunisienne de la Formation Professionnel (ATFP) a organisé hier, une journée d'étude sur la formation dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, où des responsables des centres de formation et des ministères de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire et de la Formation Professionnelle et de l'Emploi ont débattu le sujet. Les partenaires se renvoient mutuellement la balle et considèrent qu'il faut donner un nouvel élan au secteur en assurant une qualification qui répond à la demande du marché de l'emploi. Ils estiment dès lors qu'il ne faut pas former des futurs chômeurs et qu'il importe de bien étudier la demande dans le secteur et surtout le profil demandé. A cet effet, M. Slaheddine Malouche ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire a précisé qu'une convention a été signée le 22 mars dernier entre trois partenaires (ministères de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire, Formation Professionnelle et de l'Emploi et la Fédération Nationale du Bâtiment) pour donner un nouvel élan à la formation et la promotion des ressources humaines. Objectif commun : « assurer une main d'œuvre qualifiée dans des domaines basés sur la technologie dont les ascenseurs, la sécurité…) », explique le ministre. « Il s'agit en fait des exigences des grands projets qui seront édifiés dans le domaine de l'infrastructure lors de la prochaine décennie », ajoute M. Malouche. Et l'avenir du secteur ? Pour ce faire, la mise à niveau des centres de formation sera primordiale. Des nouveaux centres répondant à ces critères seront également, construits à l'instar de celui d'El Kabbaria et qui sera opérationnel à la fin de l'année prochaine. Réalisé en collaboration avec la France, le centre formera des jeunes qui obtiendront des diplômes certifiés et reconnus au niveau international. Ils auront ainsi plus de chance pour décrocher un poste d'emploi aussi bien dans les entreprises tunisiennes qu'étrangères. Mais nos jeunes seront-ils attirés réellement par la spécialité qui a toujours été dévalorisée ? Nul ne peut nier que ceux qui exercent dans le secteur souffrent le martyre à cause des conditions de travail précaires et difficiles, où notamment, les normes de sécurité sont absentes. En fait, les professionnels lancent un appel pour mieux diagnostiquer le secteur et avoir une idée pertinente sur les besoins en matière de main d'œuvre lors des prochaines années. Cela se justifie par le fait que nous n'avons pas une idée exacte sur le nombre des futurs retraités et qu'il y aura sûrement un manque dans le domaine.