L'année 2010 est l'année internationale de la biodiversité. L'homme étant la cause principale de la dégradation de la planète et le constat étant irrévocable, l'urgence de réagir s'impose, puisque les spécialistes pensent que le taux actuel de l'extinction des espèces est le plus élevé et le plus rapide de tous les temps. Sachons que l'homme a déjà modifié de façon significative plus de la moitié de la surface habitable du globe. Les Nations-Unies ont à cet effet organisé hier en collaboration avec la Banque Nationale des gènes une conférence autour du thème « Protéger la diversité biologique et l'enrichir en accordant un plus grand rôle à la Banque Nationale des gènes ». Lors de son intervention, monsieur Mohamed Ben Hassine, le Coordinateur résident des Nations Unis a expliqué la nécessité d'intégrer la question de la protection de l'environnement et de la gestion des ressources naturelles corrélativement aux préoccupations socio-économiques. La préservation du capital naturel a été soulignée lors du Sommet de la Terre tenu à Rio en 1992. Cette conférence a par ailleurs abouti à la signature de deux conventions internationales relatives aux changements climatiques et la diversité biologique. Cette dernière connaît un rythme effréné d'appauvrissement. La lutte contre ce phénomène constitue aujourd'hui l'un des objectifs du Développement du millénaire adopté par les Nations-Unies. Il est en effet souvent difficile de maintenir l'équilibre entre préservation de l'environnement et les exigences des productions agricoles, industrielles et économiques. Le travail à faire, nécessite une collaboration étroite entre les N.U, les ONG, les Etats, mais également les citoyens. Notons qu'entre 17000 et 100000 espèces de plantes sont en train de disparaître et que les 1/5 de toutes les espèces vivantes pourraient disparaître en 2030. Sources de menace L'habitat, l'invasion, la pollution, la population et l'over exploitation sont les principales causes de menace de la disparition des autres espèces et du déséquilibre que connaît l'écosystème. L'homme est responsable des agressions contre la planète. Mais aussi les phénomènes naturels et l'invasion biologique de certaines espèces y sont aussi pour beaucoup. Il existe aujourd'hui un dysfonctionnement biologique qui affecte la société et l'économie. Le remède le plus approprié semblerait être la conservation « situ » consistant en la création de zone de protection dans les milieux naturels et la conservation ex situ, hors des milieux naturels, et qui est la conservation des gènes. Préserver la biodiversité, n'est pas seulement protéger la planète, mais également maintenir les avantages qu'elles offrent à l'industrie pharmaceutique, aux composants essentiels du développement durable, à la sécurité alimentaire et en tant que support à la production par l'écosystème. Cette diversité participe à la purification de l'air et de l'eau et à l'adoucissement du climat et la réduction des effets des phénomènes hydrologiques extrêmes. La biodiversité préserve par ailleurs le patrimoine naturel vital pour les peuples et les nations. L'initiative des Nations-Unies en Tunisie Les Nations-Unies ont lancé des programmes en Tunisie en matière de préservation de la biodiversité. Ces programmes font des études et le constat de la dégradation des sols et la promotion des systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial. Ils développent l'agriculture de conservation et valorisent les variétés locales de blé. Parmi ces programmes on retrouve celui des PNUD et FEM consistant en la préservation de la biodiversité dans les zones humides du littoral du Cap Bon. Le projet FEM consiste quant à lui au financement des ONG dans les domaines de la biodiversité et de la lutte contre la dégradation des terres et les changements climatiques. Des inventaires de la biodiversité terrestre, marine et aquatique et des ressources microbiologiques ont été établis au sein du même programme. Rappelons par ailleurs que le 1/3 de la superficie de la Tunisie est menacé par la désertification.