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Forte pression sur les ressources biologiques et génétiques
Le colloque de Tozeur tire la sonnette d'alarme
Publié dans Le Temps le 03 - 06 - 2010

Les 193 parties contractantes ( 192 pays+l'UE ) de la Convention sur la biodiversité adoptée en 1992 lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et sur le développement , mieux connue sous le nom de Sommet de Rio, se sont engagées en avril 2002 à parvenir à l'horizon 2010 à une réduction importante du rythme actuel de l'appauvrissement de la biodiversité aux niveau mondial, régional et national, en guise de contribution à l'atténuation de la pauvreté et au profit de toutes les formes de vie sur terre.
Toutefois, force est d'admettre que, de par les multiples indicateurs et les nombreux signes révélateurs constatés, l'objectif escompté est loin d'être atteint du fait que la régression de la biodiversité est toujours en vigueur, palpable, n'épargnant dans son sillage aucune de ses trois composantes : les gènes, les espèces et les écosystèmes. En effet, aucun des vingt-et-un objectifs secondaires devant découler de la réalisation de l'objectif général de parvenir à une réduction du rythme d'appauvrissement de la biodiversité ne peut être considéré comme effectivement atteint : les pressions qui s'exercent sur la biodiversité de la plupart des régions du monde sont encore d'actualité, voire continuent de s'accroître ; plus d'un quart des espèces végétales sont menacées d'extinction : l'abondance des espèces de vertébrés a chuté de près d'un tiers entre 1970 et 2006 ; l'étendue et l'intégrité des habitats naturels de la plupart des régions du monde continuent de diminuer ; le morcellement des forêts, des rivières et d'autres écosystèmes n'ont pas été sans conséquences sur la biodiversité et les caractéristiques écosystémiques qu'ils ont lourdement affectées ; la diversité génétique des cultures et des animaux d'élevages continue de se dégrader ; etc.
Du fait de la prévalence de l'état des lieux et du non aboutissement des programmes et des stratégies définis à cet effet avec l'avènement de l'échéance 2010 sur laquelle tous les espoirs étaient placés, l'ONU a décidé de décréter 2010 Année Mondiale de la Diversité Biologique.
Société civile et petits agriculteurs
Dans le cadre de la célébration de cet évènement, la Banque Nationale de Gènes et le Fonds pour l'Environnement Mondial/Programme de Micro Financement ont organisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement et le Club Unesco Tozeur, un colloque portant sur le thème « Rôle de la société civile et des petits agriculteurs dans la préservation de la biodiversité et la promotion des ressources génétiques dans le centre et le sud tunisiens ». Le Djérid, berceau incontesté du palmier, foyer oasien au patrimoine génétique riche et diversifié, à travers son chef-lieu Tozeur, la perle des villes oasiennes, a eu l'honneur et le privilège d'abriter les travaux dudit colloque.
Fortes pressions
Après les discours protocolaires de bienvenue prononcés par M. le Gouverneur de Tozeur et par M.Abdelkader Baouendi, Coordonnateur National du FEM, on a honoré des agriculteurs et organismes en hommage à leur implication dans le processus de conservation de la biodiversité et des spécificités génétiques de leurs régions respectives, puis de céder la parole aux discours savants des trois intervenants invités pour la circonstance, en l'occurrence M.Mnaouer Jemmali, Directeur Général de la BNG, Mme Sonia Ben Dhiaf, Coordonnatrice scientifique relevant de la BNG, et M.Nabil Hamada, sous-directeur relevant du Ministère de l'Environnement et du Développement Durable. Ils ont tour à tour mis en exergue les fortes pressions exercées sur les ressources biologiques et génétiques en raison de plusieurs facteurs liés à la hausse de la demande découlant de la croissance démographique, à la sécheresse, à la désertification, le rôle de la Banque Nationale de Gènes dans le soutien apporté aux petits agriculteurs et aux ONG pour la préservation et la valorisation des ressources génétiques, ses prérogatives, ses objectifs et sa méthode d'action.
Absence de communications et d'informations
Prenant ensuite la parole, les participants, les agriculteurs en particulier, avec la spontanéité et la sincérité qu'on leur connaît, ont donné libre cours à leurs doléances, et n'ont pas manqué de faire part de leurs préoccupations justifiées par la persistance de certains problèmes épineux inhérents au manque d'eau, à la désertification, à la sécheresse, etc, et par le doute flou déroutant dû à l'absence de communication et d'informations.
Par ailleurs, outre la présentation de quelques expériences réussies réalisées par des groupements de développement durable du sud (GDA) dans le domaine de la préservation de la biodiversité et des ressources génétiques, illustrant, statistiques et supports visuels à l'appui, le rôle et l'apport des ONGs et des petits agriculteurs en la matière, les travaux du colloque ont été couronnés par la visite de deux sites aux spécificités biologiques et génétiques exceptionnelles : d'abord, il a été question de la palmeraie de Mrah Lahouar choisie par le Club Unesco Tozeur pour servir de site pilote de démonstration ayant d'ores et déjà fait ses preuves en parvenant à inciter des exploitants agricoles locaux à adhérer à la démarche initiée par l'association et à prendre conscience de la diversité génétique du palmier dattier et du patrimoine arboricole oasien ; ensuite ce fut au tour de la palmeraie de Ras El Aïn à Nefta d'accueillir la délégation des participants. Avant d'être récupérée et réhabilitée, la palmeraie était dans un piteux état de dégradation et de négligence suscitant l'indignation et la révolte ; maintenant, en revanche, ressuscitée de ses cendres, ayant recouvré sa splendeur d'antan, et embellie, elle suscite l'admiration et l'émerveillement, grâce certes à la louable initiative lancée par le Club Unesco et Alecso Nefta, à la bonne volonté de ses membres, aux grands efforts déployés, et au concours remarquable du Fonds pour l'Environnement Mondial et de la Principauté de Monaco, dont l'apport financier a été perçu à sa juste valeur par les participants en prenant acte, lors de la traversée de la palmeraie, de l'ampleur des interventions effectuées sur le site.
Le colloque était, somme toute, à la hauteur des attentes et il a tenu ses promesses. Les trente cinq participants, petits agriculteurs et représentants des associations et des groupements de développement agricole, ont saisi le message : bien qu'assez aguerris en besogne de par la nature de leurs activités, ils sont plus que jamais conscients de l'énormité du rôle à jouer et de la lourde responsabilité à assumer, se résolvant à admettre que la préservation de la biodiversité et génétique est un devoir et un gage de patriotisme qui valent toutes les peines. Certes, la Banque Nationale de Gènes est un acquis de taille qui s'ajoute à l'actif des réalisations avant-gardistes de notre pays ; le bilan de ses réalisations plaide en sa faveur et il est digne de tous les éloges : en si peu de temps ( à peine trois ans d'existence ),28000 espèces végétales et animales ont été répertoriées ; 4000 espèces céréalières locales expatriées ont été récupérées et rapatriées. Cependant, elle demeure méconnue et inaccessible aux yeux des petits agriculteurs et des ONGs, dont le rôle est pourtant essentiel dans la sauvegarde des ressources biologiques et génétiques, comme a tenu à le préciser M.Sonia Ben Dhiaf. De ce fait, la banque a tout à gagner à être plus proche des petits agriculteurs, à être à leur écoute, à leur apporter tout le soutien nécessaire, à venir en aide aux ONGs et à renforcer leurs capacités. Car ces petits agriculteurs sont les gardiens du terroir, la mémoire et la conscience de notre patrimoine biologique et génétique national dont la préservation et le salut sont à ce prix.
En définitive, la Banque Nationale de Gènes se doit de s'inspirer de la longue et fructueuse expérience du FEM/PMF dans sa relation combien utile et bénéfique avec les ONGs agissant dans le domaine de l'environnement. Une réunion regroupant autour d'une table les différents acteurs concernés devrait être envisagée sans trop tarder en vue d'instaurer les bases d'un partenariat salutaire à plusieurs égards.


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