Deux frères R l'aîné et son frère cadet S. Ils ont comparu en liberté devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre d'une plainte déposée contre eux par une voisine. Leurs maisons étaient en effet mitoyennes. La plaignante a accusé les deux frères d'avoir escaladé le mur de clôture, pénétrés chez elle et volé plusieurs effets lui appartenant ainsi qu'un téléphone portable et une somme d'argent en liquide. L'enquête préliminaire n'a pas permis aux auxiliaires de la justice de déterminer les responsabilités, et plusieurs questions sont demeurées sans réponse à savoir entre autres la date et l'heure du vol. Le juge d'instruction a laissé les deux frères en liberté provisoire. A l'audience, le frère aîné a déclaré devant le magistrat instructeur qu'il s'agit d'une accusation calomnieuse et ce pour plusieurs raisons :D'abord tous les voisins se plaignaient du comportement de la dame qui a loué une partie de sa maison à des inconnus qui viennent de temps en temps accompagnées de femmes de mauvaises mœurs au vu et au su de tous les voisins qui peuvent le certifier. Ce fut la raison pour laquelle, la dame de céans prend toujours les devants en déposant des plaintes calomnieuses contre tous ceux qui lui reprochent son comportement. R a en outre déclaré qu'il a été emprisonné après avoir été inculpé de détournement de la fille de la plaignante . A sa sortie de prison il a refusé de l'épouser, et ce fut une raison supplémentaire pour laquelle la plaignante lui en voulait. Son frère cadet, a nié totalement avoir accédé au domicile de la plaignante ni avoir volé quoi que ce soit L'avocat de la défense a remis au juge un dossier contenant toutes les plaintes déposées par les habitants du quartier contre la dame. Sur le plan juridique, la plainte de la dame n'était accompagnée d'aucune preuve matérielle pouvant incriminer les deux frères. Il n'y a pas d'empreintes digitales, la police n'a rien saisi au domicile des deux frères, ce qui implique que la plainte était dénuée de tout fondement. Pour toutes ces raisons l'avocat a demandé l'acquittement pur et simple des deux frères. Après les délibérations, le tribunal a suivi la thèse de la défense en acquittant les deux frères pour défaut de preuve.