Ce soir, Le Cap accueillera bien plus qu'un huitième de finale de Coupe du Monde de la FIFA. Le stade Green Point va être le théâtre de l'affrontement entre les équipes classées en deuxième et troisième positions du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Il s'agit aussi d'un duel entre pays voisins qui, en dépit de leur proximité géographique, n'ont jamais eu l'occasion de se rencontrer dans une phase finale de la reine des compétitions. Cette grande première s'annonce en tous points passionnante. Le duel ibérique est, à juste titre, l'un des plus attendus de ce premier tour à élimination directe d'Afrique du Sud 2010. L'Espagne et le Portugal figurent parmi les sélections plébiscitées pour la victoire finale. Toutefois, après une phase de groupe plutôt compliquée, aussi bien pour La Roja que pour la Selecçao, une de ces deux équipes devra plier bagages plus tôt que prévu. Championne d'Europe en titre, l'Espagne est arrivée à la Coupe du Monde avec l'étiquette de grande favorite du tournoi. Néanmoins, l'équipe de Vicente Del Bosque a reçu une leçon d'humilité d'entrée de jeu, en s'inclinant face à la Suisse. La sonnette d'alarme a retenti mais La Furia s'est bien reprise. En remportant ses deux matches suivants, face au Honduras et au Chili, elle s'est même adjugé la première place du Groupe H. Le groupe du Portugal était unanimement reconnu comme l'un des plus relevés de la compétition. La Selecçao savait que la moindre erreur pourrait lui coûter très cher. Le match nul 0-0 face à la Côte d'Ivoire lors de la première journée ne l'a pas empêchée de réaliser un véritable carton (7-0) face à la RDP Corée, qui lui a ouvert les portes des huitièmes de finale. Un ultime duel attendait les Lusitaniens face à leurs cousins brésiliens, mais là encore, la défense portugaise s'est montrée intraitable. Après trois rencontres sans concéder le moindre but, le Portugal a terminé à la deuxième place du Groupe G. Les deux sélections pourront compter sur un effectif quasiment complet pour cette rencontre. Du côté espagnol, Xabi Alonso et Raul Albiol sont les seuls blessés. Carlos Queiroz, quant à lui, ne pourra pas compter sur Ruben Amorim, mais il enregistre le retour de Deco. Le duel David Villa - Cristiano Ronaldo L'attaquant espagnol a déjà écrit l'histoire sur le sol africain, en devenant le meilleur buteur de l'histoire de la Furia roja en phase finale de Coupe du Monde de la FIFA, avec six buts à son crédit. Auteur de trois réalisations en Afrique du Sud, le néo Barcelonais David Villa, dont le transfert à Barcelone est entériné, a pris l'ascendant sur son rival du Real Madrid. De son côté, Cristiano Ronaldo a été élu Homme du Match à l'issue de chacune des trois rencontres qu'il a disputées, mais il n'a fait trembler les filets qu'une seule fois jusqu'à présent. Au nombre de tirs au but, l'attaquant portugais est l'un des plus actifs en Afrique du Sud. Toutefois, hormis sur son but inscrit face à la RDP Corée, force est de constater que la chance n'a pas été de son côté. Deux tirs sur le montant et plusieurs frappes ayant frôlé le cadre n'ont pu que lui ouvrir l'appétit en vue de ce duel à distance avec l'attaquant espagnol. ---------------------- Ferreira, titulaire contre la Côte d'Ivoire, remplaçant par la suite : «Une équipe ne se résume plus aux onze titulaires au coup d'envoi» Après deux matches passés sur le banc des remplaçants, certains joueurs pourraient commencer à trouver le temps long. Paulo Ferreira n'est pas de ceux-là. Le défenseur de Chelsea, qui a disputé l'intégralité du match contre la Côte d'Ivoire au poste d'arrière droit, a ensuite été écarté pour des raisons tactiques. "Nous avons de bons joueurs à tous les postes. Il faut donc être prêt à débuter ou à donner un coup de main en rentrant en cours de match", explique-t-il au micro de FIFA.com. Le latéral a donc suivi le nul arraché au Brésil (0-0) depuis la touche, Carlos Queiroz lui ayant préféré Ricardo Costa, jugé plus performant sur coups de pied arrêtés. Pour la deuxième journée, l'ancien entraîneur du Real Madrid et adjoint de Sir Alex Ferguson à Manchester United avait choisi d'aligner Miguel. Conscient que son équipe devait marquer un maximum de buts à la RDP Corée après le nul avec les Ivoiriens, le maître tacticien portugais s'est donc une nouvelle fois passé des services de Ferreira, considéré comme plus défensif que son collègue de Valence. "Avoir plusieurs options pour un même poste, c'est ce qu'un entraîneur peut rêver de mieux, poursuit l'ancien joueur du FC Porto. Ceux qui débutent se montrent très performants et les remplaçants font aussi leur part du travail." A en croire notre interlocuteur, l'esprit d'équipe et la compétition au sein du groupe sont deux éléments essentiels pour aller loin en Coupe du Monde de la FIFA. "Nous sommes tous sur la même longueur d'ondes", assure-t-il. Il faut dire que Ferreira a pris l'habitude de se battre pour une place de titulaire. A Chelsea, il n'est pas toujours le premier choix de Carlo Ancelotti. "Si je ne suis pas titulaire, je me prépare mentalement à entrer en cours de jeu et à faire le nécessaire pour aider l'équipe." Queiroz a utilisé ses trois changements à chacune de ses sorties et a aligné trois formations différentes au coup d'envoi, ce qui n'a évidemment pas échappé à Ferreira. "Pour aller loin en Coupe du Monde, il vaut mieux disposer de plusieurs solutions de rechange. Aujourd'hui, une équipe ne se résume plus aux onze titulaires au coup d'envoi." Puiser dans les réserves Opposé à l'Espagne, championne d'Europe en titre, ce soir en huitième de finale, le Portugal sera sans doute contraint de puiser dans ses réserves s'il veut disputer à nouveau les quarts de finale, quatre ans après Allemagne 2006. Bien entendu, Cristiano Ronaldo continue de faire la une des médias et ce ne sont pas les trois titres d'Homme du Match remportés au premier tour qui vont détourner l'attention des journalistes. Pourtant, Ferreira préfère insister sur l'esprit d'équipe et la cohésion au sein du groupe. "Nous avons livré des matches solides depuis notre arrivée en Afrique du Sud, souligne-t-il, sans doute en référence à la rencontre très tactique qui a opposé le Portugal au Brésil. Ces résultats, nous les devons avant tout à notre solidarité. Nous sommes tous concentrés sur le même objectif." "Comme tout le monde, nous voulions déjà passer le premier tour. C'est désormais chose faite", constate le défenseur, qui faisait partie du groupe qui a atteint les demi-finales de l'épreuve en 2006. "Maintenant, peu importe l'adversaire. De toute façon, il suffit d'une erreur ou d'une saute de concentration et c'est la fin du voyage. Les équipes encore en lice ne sont pas là par hasard." Quoi qu'il en soit, si Queiroz décide de modifier à nouveau la formule de départ, il pourra compter sur un Ferreira très motivé. "Je suis toujours prêt à représenter mon pays, dans n'importe quelles circonstances."