L'Espagne doit une fière chandelle à David Villa. Grâce à ses buts, ce dernier a remis l'équipe ibérique sur les bons rails... Les buts de Villa l'ont encore rapproché du record en sélection espagnole, détenu par Raul (44 unités). A 28 ans, il a inscrit 42 buts en 59 sélections (contre 102 pour le Madrilène). Un sacré ratio! Selon le journal économique espagnol Expansión, "el Guaje" (le gamin en asturien) est même donné favori par les bookmakers pour terminer meilleur buteur du Mondial 2010. L'homme du match par ses buts a aussi déployé une activité sur le couloir gauche. Buteur, Villa n'en est pas moins altruiste: légèrement décalé côté gauche, il adresse de bons centres en retrait. Le joueur sait se dévouer au collectif. "Toute ma vie, j'ai joué avant-centre mais j'ai prouvé que je pouvais évoluer à d'autres postes de l'attaque et la sélection en a bénéficié", avait-il assuré. Convoité l'été dernier par le Real Madrid mais conservé coûte que coûte par Valence, il s'est engagé en mai avec le FC Barcelone. Une sacré bonne affaire pour le Barça. La logique a ainsi été respectée. Favorite avant le début de la Coupe du monde, l'Espagne n'a pas tremblé, pour venir à bout du Portugal au Green Point Stadium du Cap (1-0). Le bourreau des portugais aura été une fois de plus du côté espagnol, le nouvel attaquant du FC Barcelone, David Villa. Après son doublé contre le Honduras et son but décisif face au Portugal, le futur attaquant du Barça, déjà meilleur buteur de l'Euro 2008, est plus que jamais candidat au titre de meilleur buteur du Mondial 2010. Il pourrait également obtenir le titre de la plus belle réalisation de la première phase du Mondial. Ses buts pleins de culot et de panache ont hissé la 'Furia Roja' en quart de finale. Supérieure dans tous les compartiments du jeu, la Roja, alignée dans le 4-4-2 cher à Vicente del Bosque, a fait parler son talent. Bien plus entreprenante, elle a obtenu sa qualification au mérite, en se procurant les plus belles occasions et en dominant une équipe portugaise trop dépendante d'un Cristiano Ronaldo toujours aussi transparent lors des grands rendez-vous internationaux. Le Ballon d'Or France Football 2008 a traversé la rencontre comme une ombre, sans se créer la moindre occasion digne de ce nom. Dans son sillage, les joueurs de la Selecçao ont franchement manqué d'initiatives, voire d'envie, et ne se sont jamais révoltés après l'ouverture du score signée David Villa (63e), parfaitement mis sur orbite par ses futurs coéquipiers barcelonais Andrès Iniesta et Xavi Hernandez. Son quatrième but du tournoi lui permet de rejoindre l'Argentin Gonzalo Higuain et le Slovaque Robert Vittek en tête du classement des buteurs. Le numéro 7 de la sélection espagnole aura l'occasion, dès samedi, d'améliorer ses statistiques face au Paraguay, en quarts de finale. Dans un nouveau duel 100% latino. Pour revenir aux péripéties du match, l'Espagne démarrait sur les chapeaux de roues, avec une grosse occasion de Torres après seulement 59 secondes qui forçait Eduardo à la détente. Le gardien portugais fut ensuite alerté par Villa à deux reprises au cours des 10 premières minutes. A l'autre but du terrain, Iker Casillas dut s'y prendre à deux reprises pour bloquer la lourde frappe décochée par Tiago à la 20e minute. A la 28e minute, Ronaldo bottait un coup franc des 35 m. Iker Casillas ne put que dévier ce ballon flottant. Le Portugal se montrait le plus dangereux en début de 2e mi-temps, via Almeida (52e) et Raul Meireles (57e). La Roja répliquait par Llorente, qui venait de remplacer Torres et dont la tête à bout portant fut écartée par un arrêt réflexe d'Eduardo, et par Villa, qui manquait de peu le cadre (60e). Ce n'était que partie remise pour le futur attaquant de Barcelone, qui ouvrit le score à la 61e, rejoignant, avec 4 buts, Gonzalo Higuain et Robert Vittek en tête du classement des buteurs de la compétition. Le score ne bougeait plus et ce sont donc les champions d'Europe qui sortent vainqueurs de ce choc des 8es de finale. Honneur au vainqueur... La presse espagnole a salué la renaissance de ses "champions", dont la qualification pour les quarts de finale du Mondial permet enfin au pays de commencer à "rêver": "L'Espagne commence à rêver", titre El Pais, tandis qu'ABC estime que le "rêve reste entier", au lendemain de la victoire sur le Portugal (1-0). "Villa relance le rêve de l'Espagne", titre en une le journal El Mundo, à côté d'une photo de l'attaquant au moment du but qui a qualifié son équipe, son 4e depuis le début du Mondial: "Villa, ponctuel comme peu face au but, est une mine, ou bien plus, un gisement à lui seul", souligne El Pais, tandis que ABC parle du "matador Villa": "Voilà mon Espagne", titre, euphorique, le quotidien sportif Marca, pour qui Villa a réalisé un "match stratosphérique", avant de rappeler: "ça y est, on est en quarts, mais attention, on n'a encore rien gagné". Marca évoque un "jeu plein de subtilité" et estime que la Roja "est enfin retournée à ses origines, avec un grand match en général". Pour l'autre grand journal sportif As, les "champions sont de retour" et les Espagnols, champions d'Europe en 2008, ont été de véritables "Toreros" en battant le Portugal. La presse souligne aussi le rôle joué par l'attaquant de l'Athletic de Bilbao, Fernando Llorente, entré en seconde période. "Après une heure de match indigeste, mal joué des deux côtés, Llorente, qui ne semblait pas avoir rendez-vous avec ce mondial, a provoqué un changement extraordinaire", selon El Pais: "La perfection est arrivée avec le remplacement de Torres par Lorente", souligne As. Une osmose totale autour d'une équipe qui semble monter en puissance au fur et à mesure que la compétition avance. Ronaldo se sent brisé L'attaquant vedette du Portugal Cristiano Ronaldo a affirmé se sentir "brisé" et "frustré" par l'élimination de son équipe: "Je me sens brisé, complètement désolé, frustré et je ressens une tristesse inimaginable", a déclaré le capitaine portugais dans un communiqué. Après le match joué au Cap, Ronaldo, joueur le plus cher du monde et Ballon d'Or 2008, avait quitté le stade sans s'arrêter pour répondre aux journalistes. Lorsqu'un reporter de la télévision portugaise lui a demandé comment il expliquait cette élimination, le joueur a lancé par-dessus l'épaule: "Comment je l'explique? Posez la question à Carlos Queiroz", l'entraîneur portugais. Face au début de polémique qui a éclaté au Portugal, certains commentateurs accusant Ronaldo de manquer de respect au sélectionneur national et de fuir ses responsabilités en tant que capitaine, l'attaquant du Real Madrid a expliqué qu'il ne s'agissait là que d'une phrase "simple et innocente": "Quand j'ai dit de poser la question à l'entraîneur, c'est juste car Carlos Queiroz donnait une conférence de presse", a expliqué Ronaldo sur le site de Gestifute: "Je n'étais pas en mesure d'expliquer quoi que se soit, a-t-il ajouté. Je suis un être humain, je souffre et j'ai le droit de souffrir tout seul. Je sais que je suis capitaine, j'ai toujours assumé et j'assumerai toujours mes responsabilités", a souligné le joueur après une participation discrète au Mondial sud-africain.