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Ces plages si tolérantes de notre beau pays !
Comportement
Publié dans Le Temps le 13 - 07 - 2010

Pour mesurer le degré de tolérance dont peut faire preuve le citoyen tunisien, rien de tel qu'un tour sur les nombreuses plages « populaires »du pays. De préférence dimanche ou un jour de fête pour juger les comportements d'une majorité de gens que réunit le même espace.
Nous avons tenté l'expérience, il y a quelques jours, au milieu de plusieurs centaines d'estivants sur la plage de la Goulette. Ce que nous y avons constaté nous parut fort édifiant quant à l'ouverture d'esprit de nos concitoyens. Mais qu'on ne s'y méprenne pas : certaines attitudes peuvent tromper à ce sujet !
Plage ouverte
Concernant les baigneurs, on ne les sent pas le moins du monde gênés par la présence côte à côte de touristes en strings et de Tunisiennes en voile. Dans l'eau, une vieille dame accompagnée de ses petites-filles presqu'entièrement couvertes, passe sans broncher devant un couple d'étrangers enlacés et se donnant quelques bécots. Non loin de là, un jeune barbu de trente ans qui a gardé sa chemise sur son torse et enfilé à la place du maillot un pantacourt ample et non transparent, se barbouille face à un groupe de filles qui cachent à peine leurs atours. On était à l'étroit dans l'eau comme sur le sable mais cette promiscuité ne suscitait presque pas de dérangement notoire. Sur la plage, on s'accommode plutôt aisément de l'agitation des enfants et de la turbulence des adolescents ; les plus polis ne réagissent pas aux insanités des moins courtois. Des amitiés naissent instantanément et de la manière la plus spontanée entre jeunes gens de milieux différents ou entre des adultes et des personnes âgées d'apparence inconciliable, défiant quelquefois certaines barrières sociales, physiques ou intellectuelles : le cadre moyen sympathise très vite avec l'ouvrier d'usine, le cacochyme baveux s'amuse avec son cadet de 40 ans ; l'étudiant en mastère courtise la jeune ménagère inculte et les demoiselles les plus ravissantes se laissent aborder par des boutonneux repoussants comme par des éphèbes divinement sculptés.
Grimaces, tout de même !
Cette coexistence si agréable à vivre pour certains est parfois très mal supportée par d'autres obligés néanmoins de fréquenter des rassemblements aussi bigarrés : Mourad et son épouse n'ont pas le choix, il leur faut sortir les enfants mais sans oser les folies qu'ils se permettaient autrefois, du temps où ils n'avaient pas de crédits à rembourser. « Nous aurions aimé les emmener sur une plage plus calme où les gens sont moins grossiers dans leur vocabulaire et leurs manières. D'ailleurs, vous pouvez remarquer que nous ne nous baignons pas ; eux seuls vont à l'eau, nous sommes là pour leur tenir compagnie et surveiller leurs jeux. Mais que pouvons-nous contre les écarts de langage et de conduite venant de jeunes et de moins jeunes imprévisibles et plutôt violents. En semaine, c'est plus contrôlable ; pas vraiment les jours chômés. » Mme Zahida assise à quelques pas de là, à l'ombre de son parasol, est venue avec sa bru et ses petites-filles : « Mon fils nous rejoindra tout à l'heure ; en attendant, c'est moi et ma belle-fille qui veillons à ce que les petites ne subissent pas de vexations. Nous sommes toutes deux musulmanes pratiquantes, mais nous considérons que la baignade en mer n'offense en rien notre Créateur tant qu'elle s'effectue dans la pudeur la plus totale. Quant aux obscénités proférées autour de nous, elles se banalisent un peu partout aujourd'hui et il faut beaucoup de temps pour qu'on revienne à une société plus soucieuse de la correction de son langage. Pour ce qui est des touristes, nous aimerions tout de même qu'ils veillent à ne pas trop choquer notre bienséance, mais ce sont nos hôtes à qui nous devons toujours hospitalité et bienveillance. ».
Les indésirables
Les jeunes Zied, Fadhel, Aziz et Mohamed Ali estiment que la plage est un espace pour se défouler. « C'est pourquoi nous nous oublions par moments et laissons échapper quelques grossièretés. Mais nous sommes issus de bonnes familles d'ici. Ce qui dérange vraiment sur notre plage, c'est le surnombre d'estivants enregistré notamment le dimanche et les jours fériés. Nous évitons les baignades ces jours-là ; ce qui nous ferait plaisir, c'est qu'on interdise la plage à quelques énergumènes qui y viennent pour provoquer la gabegie et pour commettre des larcins (portables, portemonnaies, sacs à main, vêtements etc.) Il faut sévir également contre les pollueurs du site. Nous reconnaissons que la mer n'est la propriété de personne en particulier ; mais ceux qui veillent à sa préservation plus que les autres sont plus dignes d'en profiter. » Quelques minutes seulement après avoir pris congé de nos jeunes interlocuteurs, nous les avons vu engager une violente bagarre avec des adolescents de leur âge. C'était à propos d'une aire de jeux que chaque groupe estimait sienne !


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