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De l'étrange, du comique et du pathétique sur nos plages
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Publié dans Le Temps le 24 - 08 - 2008

La relation de l'homme avec son corps est complexe ; cela se confirme d'une éclatante manière en été et plus particulièrement sur les plages. Cet espace de loisirs révèle chez les hommes comme chez les femmes, chez les grands comme chez les petits, une part profonde de leur personnalité.
La plage déshabille ainsi les âmes et les corps en même temps. Comme partout ailleurs, les plages tunisiennes offrent à ce sujet des spectacles tour à tour séduisants, étranges, comiques ou pathétiques, mais tous révélateurs en tout cas.
Certains estivants par exemple se rendent sur les plages dans l'unique espoir de faire profiter leurs corps des bienfaits de l'eau de mer, du sable et bien évidemment du soleil. Pour le Tunisien moyen, l'espace choisi ne saurait être une station balnéaire ou de thalassothérapie huppée, mais une modeste plage qui accueille toutes les catégories sociales et professionnelles, et toutes les tranches d'âge. Là, on assiste souvent à des scènes drôles ou touchantes selon le cas, qui racontent un peu l'histoire de nos corps avec la plage : le spectacle récurrent est celui où l'on voit des enfants fraîchement circoncis accompagnés de leurs parents qui les calment tout en aspergeant d'eau salée les sexes des jeunes opérés. Ce type de bain n'est pas toujours une source de plaisir pour ces derniers qui la plupart du temps en rajoutent pour abréger l'épreuve indésirable. Les parents, eux, se montrent patients et compréhensifs mais il y en a qui perdent vite leur self-control et adoptent la manière forte.
On peut voir aussi des vieux messieurs et des vieilles dames accomplir de petits mouvements dans l'eau et effectuer la « planche » durant de longues minutes sans que rien ne les perturbe, même pas les éclaboussures qu'ils reçoivent sur le visage et qui semblent leur procurer un plaisir supplémentaire. Hors de l'eau, les jeunes et les moins jeunes éprouvent sur leur corps les fameuses vertus du sable brûlant ; mais cela tourne très vite au jeu et au bout de quelques courtes minutes, plus personne ne donne l'air de croire aux bienfaits du bain de sable sauf peut-être cette quinquagénaire qui assure avoir été guérie des champignons du pied grâce à ladite cure. Sa voisine de dix ans son aînée confirme et ajoute avec l'assurance d'une initiée que le sable pollué soigne nombre d'affections cutanées. Ces deux dames étaient assises au bord de l'eau.

Sport et commérage et exhibitionnisme
Loin de là, d'autres estivants ont choisi de faire du bien à leurs corps en s'adonnant au footing, à des parties de volley-ball, en improvisant des mini matches de football, des courses de vitesses et des exercices de gymnastique au sol si bien que la plage s'est vite transformée en un grand terrain de sport.
Remarquons au passage que bien des Tunisiens ne pratiquent le sport que sur la plage ; passé l'été leurs corps retrouvent avec soulagement la paresse, l'apathie et les rondeurs si chères à nos concitoyens.
Pour nos concitoyennes, il faut reconnaître que, pour des raisons multiples, elles s'abstiennent de participer aux joutes sportives improvisées et la plupart d'entre elles se donnent à fond- sur le sable ou dans l'eau- à leur sport favori : le commérage qui- au dire d'un témoin malicieux- est le plus bénéfique des exercices.
En fait, quand le Tunisien se rend à la plage, ses réflexes exhibitionnistes l'emportent sur ses intentions thérapeutiques : cet espace public est, en effet, propice à toutes sortes de parades : celui-ci tient à montrer ses muscles surdéveloppés, celui-là son torse poilu, le troisième sa nouvelle tenue de plage ou ses lunettes solaires dernier cri, le quatrième arbore son sourire charmeur et la fraîcheur impertinente de son corps aux formes divinement harmonieuses. Les filles sont, bien entendu, de la fête et exposent qui sa ligne de mannequin, qui sa crème solaire de marque, qui enfin ses velléités belliqueuses.
Eh oui ! Le corps a ses raisons que la raison comprend parfaitement et les instincts, tous les instincts sont difficilement répressibles notamment devant les scènes de « déshabillage » à répétition.
En effet, la plage c'est aussi un lieu de défoulement qui peut dégénérer en rixes et bagarres parfois très violentes. Pour certains frustrés c'est l'aubaine et ils y trouvent une occasion inouïe pour exhiber leur supériorité physique et mettre à l'épreuve leurs talents de boxeurs, de judokas ou de karatékas.

Décomplexer et ne rien dramatiser
D'autres n'ont pas ce privilège et leurs corps sont des sources de complexes et d'embarras. Tel ce gringalet dont on peut aisément compter les côtes et qui ose à peine se mettre en tenue de bain, tandis que son voisin obèse suffoque sous le poids de ses 120 kgs. En face d'eux se tient une quinquagénaire dont les jambes couvertes de varices dessinent un drôle de relief qu'elle tente vainement de dissimuler. Toutes les déformations et les handicaps physiques se supportent mal sur la plage ; mais que faire lorsque la baignade s'impose et que la canicule sévit : « Tout simplement se décomplexer et ne rien dramatiser », nous répond un ami psychologue ; et d'ajouter : « Assumer son corps sur la plage est un excellent exercice pour augmenter son capital confiance. Il faut vivre le handicap comme si ce n'en était pas un. C'est difficile certes, mais le regard des gens a beaucoup évolué chez nous. Concernant les chétifs et les obèses, je leur conseille de profiter de l'été et des baignades pour se muscler ou pour se débarrasser des kilos en trop et de la graisse superflue. Pendant les autres saisons aussi, ils doivent se soucier de leur esthétique corporelle. »
La plage est-elle toujours bénéfique pour nos corps ? Ce n'est pas si sûr quand vous souffrez de certaines allergies, quand vous vous exposez longuement au soleil sans protection, lorsque vous vous baignez dans des eaux très polluées ou que vous vous aventurez trop loin dans les zones profondes ou enfin que vous ne respectez pas les normes d'une baignade sans danger. Il importe donc que chacun prenne, sur la plage, toutes les précautions afin que son corps en profite pleinement. Avouez que ce n'est pas la mer à boire !


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